zaterdag 2 maart 2013

Natalie Nougayrède, première femme à la tête du "Monde"

Créé le 01-03-2013 à 19h43 - Mis à jour à 20h37

Non seulement élue, mais très bien élue ! Avec 79,98% des suffrages de la rédaction, Natalie Nougayrède devient directrice du "Monde"


Natalie Nougayrède, nouvelle directrice de la rédaction du "Monde". (MUSTAFA OZER / AFP)
Natalie Nougayrède, nouvelle directrice de la rédaction du "Monde". (MUSTAFA OZER / AFP)
Ce matin encore, les ‘bookmakers’ imaginaient plutôt une victoire courte. Ce fut finalement un plébiscite pour l'élection de la première femme à la tête du "Monde". 46 ans, engagée en 1996 par le quotidien, journaliste au service étranger, Natalie Nougayrède a un sens consommé de la surprise.
Elle avait pris tout le monde de court en se présentant in extremis aux auditions menées par les trois actionnaires (Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse). Elle avait bénéficié d’une situation de blocage. Les deux candidats Franck Nouchi et Arnaud Leparmentier, a priori les mieux placés, n’étaient arrivés ni l’un ni l’autre à faire l’unanimité des actionnaires.
Après quoi, elle a opté pour une campagne électorale express de manière à ce que celle-ci s’achève avant les départs en vacances.
Le décès brutal d’Erik Izraelewicz, le 27 novembre, avait grandement déstabilisé la maison. Est-ce la raison ou la conviction qui l’a emporté, cet après-midi ? L’un des directeurs éditoriaux, Gérard Courtois avait mis en garde la rédaction par mail :
"Un vote négatif ne pourrait être compris par les actionnaires que comme un vote de défiance » (…) (il) « renverrait l’image d’une rédaction divisée contre elle-même, et l’on sait ce que cela nous a coûté par le passé".
Il se trouve que cette candidate, situation totalement inédite, n'a jamais dirigé ne serait-ce qu'un service. En outre, jusqu’alors, au sein même du quotidien, les articles signés Natalie Nougayrède étaient sans doute plus connus que son auteure.
Certains journalistes qui ont pourtant la même ancienneté qu’elle disent la connaître à peine. Cette discrète s’est toujours tenue à l’écart des conflits florentins dont la maison a le secret.

Journaliste polyglotte et ancienne correspondante

Il faut dire que cette journaliste polyglotte a passé plusieurs années à l’étranger, dans les pays de l’Est, à Moscou entre 2001 et 2005… Cette même année, elle a reçu le prestigieux prix Albert Londres pour ses reportages en Tchétchénie, notamment sa couverture de l’effroyable prise d’otages dans l’école de Beslan. Ce qui récompensait à la fois son travail et son sang-froid.
Revenue à la rédaction parisienne, elle occupait le poste de correspondante diplomatique du "Monde". Elle était devenue, pendant la période où il était au Quai d’Orsay, la bête noire de Bernard Kouchner. Ce qui lui avait valu une expulsion, par deux policiers, de la conférence annuelle des ambassadeurs à Paris.
La nouvelle directrice devrait former un "ticket" avec Vincent Giret, actuel directeur délégué de la rédaction de "Libération". Pour le reste de son équipe, elle n’a rien dévoilé. Les actionnaires sont parfaitement conscients qu’elle n’a aucune connaissance en matière de bilans et comptes d’exploitation. Mais ont-ils mesuré à quel point elle a du caractère ?

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