Reporters Sans Frontières épingle 5 Etats et 5 entreprises, "les pires" en matière de surveillance du réseau.
- 12/03/13
- Par Boris Manenti
A l'occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure, mardi 12 mars, Reporters Sans Frontières (RSF) établit une liste des Etats et entreprises "ennemis d'internet".
La Syrie, la Chine, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam sont ainsi recensés comme "des Etats engagés dans une surveillance active et intrusive des acteurs de l'information, permettant de graves violations des droits de l'Homme". "Nous nous sommes limités aux pires Etats, qui mettent le plus en œuvre une politique de surveillance", explique Lucie Morillon, responsable des nouveaux médias chez RSF.
La Syrie, depuis le début de la révolte, a vu la répression numérique s'accentuer par le régime de Bachar al-Assad, jusqu'à l'ultime coupure de l'accès à internet dans tout le pays fin novembre 2012. De son côté, le Parti communiste chinois demeure "l'un des principaux empires numériques", selon RSF, avec des points d'accès à internet qui sont propriété exclusive de l'Etat, permettant un contrôle total des informations. Enfin, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam sont épinglés pour leur contrôle accru sur le réseau.
"Cette liste est appelée à s'étoffer dans les prochains mois", précise Lucie Morillon. "Nous regardons de près ce qui se passe aux Emirats arabes unis, en Russie et en Asie centrale."
RSF rappelle que "leurs produits ont été ou sont utilisés par les autorités pour commettre des violations des droits de l'Homme et de la liberté d'information". Les technologies d'écoute et de surveillance d'internet vendues par ces 5 sociétés ont été utilisées contre des journalistes et des dissidents en Egypte, au Bahreïn et en Libye.
"Il faut que les entreprises comprennent qu'elles ont une responsabilité dans ces violations des droits de l'Homme commises par des Etats, elles mettent des journalistes et des dissidents en danger", note Lucie Morillon.
Dans sa feuille de route sur le numérique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affiché sa volonté de limiter l'exportation de ces outils de surveillance. Mais pour l'heure, comme le rappelle le ministère des Affaires étrangères, ces "systèmes informatiques n'entrent pas dans la catégorie des matériels de guerre ni dans celle des biens à double usage. Ils ne font donc pas l'objet, selon les réglementations française et européenne, d'un contrôle préalable à l'exportation".
Dans son précédent rapport, RSF disposait d'un volet "Etat sous surveillance", pour pointer les mauvais élèves en matière de surveillance de l'internet. La France y figurait depuis 2011. "Nous nous sommes concentrés sur des situations particulières", explique Lucie Morillon. "Mais nous restons toujours aussi vigilant face aux volontés de surveillance en France. L'hexagone, mais aussi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont ainsi multiplié les projets de loi sur la surveillance, donnant de mauvaises idées aux Etats autoritaires..."
Pour ce qui est du débat américain sur l'utilisation des drones de surveillance, RSF ne s'est pas encore prononcé. Toutefois, Lucie Morillon rapporte que l'ONG "s'inquiète de toutes ces technologies, comme les drones, qui pourraient mettre en danger la vie privée et le secret des communications."
La Syrie, la Chine, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam sont ainsi recensés comme "des Etats engagés dans une surveillance active et intrusive des acteurs de l'information, permettant de graves violations des droits de l'Homme". "Nous nous sommes limités aux pires Etats, qui mettent le plus en œuvre une politique de surveillance", explique Lucie Morillon, responsable des nouveaux médias chez RSF.
La Syrie, depuis le début de la révolte, a vu la répression numérique s'accentuer par le régime de Bachar al-Assad, jusqu'à l'ultime coupure de l'accès à internet dans tout le pays fin novembre 2012. De son côté, le Parti communiste chinois demeure "l'un des principaux empires numériques", selon RSF, avec des points d'accès à internet qui sont propriété exclusive de l'Etat, permettant un contrôle total des informations. Enfin, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam sont épinglés pour leur contrôle accru sur le réseau.
"Cette liste est appelée à s'étoffer dans les prochains mois", précise Lucie Morillon. "Nous regardons de près ce qui se passe aux Emirats arabes unis, en Russie et en Asie centrale."
Amesys, "mercenaire de l'ère digitale"
Cette année, RSF ne s'est pas limité aux Etats. L'organisation pointe comme "ennemis d'internet" les sociétés Gamma, Trovicor, Hacking Team, Blue Coat ainsi que le Français Amesys, présentés comme des "mercenaires de l'ère digitale".RSF rappelle que "leurs produits ont été ou sont utilisés par les autorités pour commettre des violations des droits de l'Homme et de la liberté d'information". Les technologies d'écoute et de surveillance d'internet vendues par ces 5 sociétés ont été utilisées contre des journalistes et des dissidents en Egypte, au Bahreïn et en Libye.
"Il faut que les entreprises comprennent qu'elles ont une responsabilité dans ces violations des droits de l'Homme commises par des Etats, elles mettent des journalistes et des dissidents en danger", note Lucie Morillon.
Et la surveillance en France ?
RSF réclame la mise en place de contrôles sur l'exportation de ce type de produits. L'Union européenne et les Etats-Unis ont déjà interdit la vente de technologies de surveillance à l'Iran et à la Syrie.Dans sa feuille de route sur le numérique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affiché sa volonté de limiter l'exportation de ces outils de surveillance. Mais pour l'heure, comme le rappelle le ministère des Affaires étrangères, ces "systèmes informatiques n'entrent pas dans la catégorie des matériels de guerre ni dans celle des biens à double usage. Ils ne font donc pas l'objet, selon les réglementations française et européenne, d'un contrôle préalable à l'exportation".
Dans son précédent rapport, RSF disposait d'un volet "Etat sous surveillance", pour pointer les mauvais élèves en matière de surveillance de l'internet. La France y figurait depuis 2011. "Nous nous sommes concentrés sur des situations particulières", explique Lucie Morillon. "Mais nous restons toujours aussi vigilant face aux volontés de surveillance en France. L'hexagone, mais aussi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont ainsi multiplié les projets de loi sur la surveillance, donnant de mauvaises idées aux Etats autoritaires..."
Pour ce qui est du débat américain sur l'utilisation des drones de surveillance, RSF ne s'est pas encore prononcé. Toutefois, Lucie Morillon rapporte que l'ONG "s'inquiète de toutes ces technologies, comme les drones, qui pourraient mettre en danger la vie privée et le secret des communications."
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