zondag 3 maart 2013

Le ballet Moïsseïev

Ces ballets folkloriques, prouesse colorée et indéniable virtuosité de danseurs, emblême de l'URSS, ne sont pas morts avec l'idéologie communiste.

Le ballet Moïsseïev (DR)
(DR)
Aurait-on imaginé que les Ballets folkloriques Moïsseïev survivent à la chute de l’URSS dont ils étaient l’un des emblèmes les plus colorés et les plus tapageurs ?
Ce "folklore", version apprêtée, théâtralisée et terriblement dénaturée des danses paysannes traditionnelles, les pays communistes nous l’avaient fourgué jusqu’à satiété des années 1950 aux années 1980.
C’était l’art du peuple par excellence, donc sain, franc, sympathique, par opposition aux arts nés au sein de l’aristocratie et de la bourgeoise, arts décadents sinon dégénérés. Un art populaire et donc béni par les PC de tous les pays soumis à la dictature du prolétariat.

Héros du travail socialiste

Igor Alexandrovitch Moïsseïev, né en 1906, danseur classique à l’origine pour avoir été élève de l’école de danse du Théâtre Bolchoï, Moïsseïev fit des danses "folkloriques" son cheval de bataille. Soit par conviction, soit par opportunisme.
Il y gagna d’être "Artiste du Peuple de l’URSS", "Héros du travail socialiste", titulaire du "Prix Lénine", distinctions qui laissent assez bien entendre qu’il n’était pas trop mal vu des tyrans soviétiques.
Et de mourir à 101 ans, chose fort rare pour qui avait aussi vécu à l’ère des purges staliniennes. Bref Moïsseïev fut un authentique stakhanoviste de la danse dont l’école qu’il fonda à Moscou forme toujours des jeunes gens aux danses dites populaires comme au ballet classique, au mime ou à l’acrobatie.
Ballet Moïsseïev : le folklore comme au temps de Staline et Brejnev
Ballet Moïsseïev (DR)

Grosse gaieté et virtuosité

Indéniable virtuosité de danseurs à la technique extraordinaire; costumes multicolores et chatoyants des peuples campagnards de la Sainte Russie, notion revenue en grâce auprès des tyrans d’aujourd’hui qui ont succédé à ceux d’hier, maintenant que les kolkhozes ont disparu; grosse gaité; vitalité époustouflante; rythmes entraînants; sentimentalisme appuyé; virilité exacerbée contre minauderies féminines, sans oublier les bottes rouges : tout l’arsenal est là des divertissements populaires longtemps chéris en France par les comités d’entreprise, les palais des sports et des congrès ou les salles municipales des communes "rouges".

Un folklore pas mort avec le communisme

Le plus extraordinaire, c’est de voir que tout ce folklore n’est pas mort avec l’idéologie communiste. Et qu’il y a des foules qui se précipitent aujourd’hui pour découvrir les prouesses colorées de Russes rigolards, un peu comme naguère on allait les acclamer avec cet esprit militant et débonnaire dicté par la Place du Colonel Fabien.
Raphaël de Gubernatis-Le Nouvel Observateur
Ballets Moïsseïev:  du 1er au 3 mars à Marseille (Le Silo); le 7 mars à Nice (Palais Nikaïa); le 11 mars à Dijon (Zénith); du 14 au 17 mars à Lyon (Halle Tony Garnier); le 19 mars au Mans (Palais des Congrès).

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