vrijdag 29 maart 2013

Amina, Femen tunisienne, réduite au silence par sa propre famille

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Portée disparue il y a quelques jours, Amina est en réalité retenue chez elle et coupée du monde extérieur.

Photos d'Amina publiées sur son compte Facebook. (Capture d'écran)
Photos d'Amina publiées sur son compte Facebook. (Capture d'écran)
Elle avait voulu lancer le mouvement Femen en Tunisie avec une page Facebook où elle posait seins nus, déclenchant la colère des islamistes radicaux. La voilà retenue chez sa famille et privée de toute communication extérieure.
Amina, jeune Tunisienne de 19 ans, était portée disparue depuis le 22 mars, le mouvement Femen évoquant la possibilité qu'elle ait été internée de force par sa famille. Trois jours plus tard, son avocate Bochra Bel Hadj Hmida assurait à l'AFP qu'elle était de retour chez elle et "allait bien". Mais la journaliste de "Marianne" Martine Gozlan, partie en Tunisie pour en avoir le coeur net, en revient avec des informations inquiétantes.

La famille plaide la "fragilité psychologique"

Elle assure que la jeune fille n'est pas libre de ses mouvements et que sa famille plaide la "fragilité psychologique" pour la couper du monde extérieur et la bourrer d'antidépresseurs. "J’ai trouvé une jeune fille lasse, à la fois engourdie par un traitement médical et ferme sur sa volonté de retrouver sa liberté d’action", écrit la journaliste.
Interrogée sur sa disparition, Amina explique que son cousin l'a frappée et a cassé sa puce de téléphone avant de l'emmener rejoindre sa famille. Lorsque la journaliste demande à ses parents pourquoi ils l'ont empêchée de communiquer à l'extérieur, la mère répond : "Mais c’est mon enfant ! Elle a besoin de calme, de réfléchir. Dans un mois ou deux, je lui rendrai son téléphone et internet". "Elle est soignée pour des problèmes psychologiques, elle n’est pas responsable de ses actes, elle a fait ça sur pression, elle est influençable comme une enfant", ajoute un de ses oncles.

Coupée du monde et des associations qui la soutiennent

La jeune fille réfute pourtant toute influence pour expliquer la publication de ses photos dénudées. Aujourd'hui, elle explique "vouloir revenir à la vie normale". "Je veux dire aux Femen bon courage. Restez toujours les plus fortes féministes du monde. Pour moi, la réaction de la société n’est pas encourageante. Je veux reprendre mes études, je ne me sens pas libre. Je souhaite pouvoir retéléphoner librement à mes amis. Me connecter à internet. Retourner au lycée", confie-t-elle.
Amina n'est pas au courant qu'à l'étranger, on se mobilise pour protéger ses droits et sa liberté. Depuis l'annonce de sa disparition, une pétition et un blog ont été créés et une journée de solidarité organisée le 4 avril prochain. Les nouvelles rapportées par "Marianne" ne font d'ailleurs pas faiblir le mouvement. Les Femen exigent toujours de l'avoir directement au téléphone. 
"Il reste une question. Comment des démocrates peuvent accepter qu'une citoyenne majeure (19 ans) soit séquestrée après avoir été enlevée avec l'aide de policiers... Sans réagir", écrit Caroline Fourest sur sa page Facebook.
R.M.

donderdag 28 maart 2013

« Les Amants passagers » : Almodovar dynamite (encore) les codes du bon goût

Par 27 mars 2013
Homos et hétéros, humbles et puissants, candides et magouilleurs : tout le monde en prend pour son grade.
Des stewards aux allures et aux comportements de folles perdues; des vidéos érotiques où se compromettraient tous les puissants d'Espagne; un couple de jeunes mariés épuisés par la fiesta; un escroc en fuite; un séducteur dépassé; une voyante de province; une star de la presse du coeur; de l'Agua de Valencia (cocktail qui fit fureur naguère) et de la drogue en veux-tu en voilà; un tueur à gages; une vierge bien décidée à ne pas le rester : voilà qui déjà fait nombre, voire masse. D'autant que tout ce petit monde se trouve réuni, assemblé, coincé dans la cabine classe affaires d'un avion qui, à la suite d'un problème technique, tourne en rond dans le ciel d'Espagne (les passagers de la classe économique ont été endormis à grands coups de décontractant).
Le nouveau film de Pedro Almodóvar présente toutes les apparences de la comédie délirante qu'il est assurément, mais si la question demeure posée de savoir s'il y a bien un pilote compétent dans l'avion, et des contrôleurs au sol, et un gouvernement en Espagne, il ne fait aucun doute que le cinéaste sait parfaitement à quoi il s'attaque, pourquoi et comment : c'est de manière délibérée, presque tranquille, qu'il laisse libre cours à un délire maîtrisé de bout en bout et livre un film dont il n'ignore pas qu'il ne plaira pas à tout le monde, ne serait-ce que parce que chacun en prend pour son grade, homos et hétéros, humbles et puissants, candides et magouilleurs. C'est par l'affichage des travers de ses semblables qu'Almodóvar clame son amour pour eux et par les métaphores les plus osées et un dynamitage systématique des codes du prétendu « bon goût » qu'il évoque la situation alarmante de son pays. Si l'on avait oublié que comédie et lucidité n'étaient pas contradictoires, « les Amants passagers » constitue la meilleure piqûre de rappel qui soit.

INFO OBS. Binet pris à partie : un proche de Boutin à la manœuvre

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Matthieu Colombani, organisateur de la violente action qui a visé le rapporteur de la loi sur le mariage homo à l'université de Saint-Quentin-en-Yvelines, est le délégué général du Parti chrétien démocrate.

Vidéo amateur de la conférence à Saint-Quentin-en-Yvelines. (Capture d'écran/Le Nouvel Observateur)
Vidéo amateur de la conférence à Saint-Quentin-en-Yvelines. (Capture d'écran/Le Nouvel Observateur)
Le rapporteur du projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe a été pris a partie mardi 26 mars au soir à l'université de Saint Quentin en Yvelines où il avait été invité pour évoquer les aspects juridique de la loi aux côtés d'une professeure de droit.
"40 minutes après le début du débat, une personne s'est levée et a donné le signal", raconte Victor Hernandez, l'un des organisateurs, membre du BDE "A fortiori". "Une dizaine de personnes se sont alors levées et une quinzaine d'autres ont forcé les portes de l'amphi", poursuit l'étudiant.

"Ce n'était pas un débat mais une propagande"

Parmi les manifestants, un ancien chargé de TD de l'université, Matthieu Colombani. C'est lui qui coordonne l'action, mégaphone à la main. L'homme de 29 ans n'est autre que le délégué général du Parti chrétien démocrate de Christine Boutin, et responsable de l'antenne du collectif "La manif pour tous" à Saint-Quentin-en-Yvelines. Il assume ouvertement "être l'organisateur de l'action". "Ce n'était pas un débat mais une propagande, Erwann Binet n'est pas un expert mais un politique", explique Matthieu Colombani au "Nouvel Observateur". 
Ce juriste de formation, ancien collaborateur parlementaire du député Jean-Frédéric Poisson, habite "à 500 mètres de l'université où il a fait tout son cursus". Il indique avoir été informé de la venue d'Erwann Binet par les réseaux sociaux et contacté par des étudiants de l'université. "A ma connaissance, quatre groupes différents, dont deux à l'intérieur de la fac, prévoyaient de faire une action, alors j'ai coordonné", explique-t-il.

"Durcir le ton nous paraît être notre dernier recours"

Tous n'assument pas aussi ouvertement leurs actes. Parmi les étudiants présents dans l'amphithéâtre, un mystérieux collectif, qui s'est baptisté "Spontanéité étudiante", et dont les membres tiennent à conserver l'anonymat. "Je fais partie des étudiants présents dans l'amphi, nous avons été quelques uns à soutenir les manifestants par nos chants", raconte l'un d'eux, qui refuse de donner son nom : "On risque des sanctions juste pour avoir usé de notre droit d'expression".
Le collectif n'est peut-être pas aussi "spontané" que son nom voudrait le faire croire. Plusieurs de ses membres sont en contact avec Matthieu Colombani et le compte Twitter du collectif semble avoir été lancé quelques heures avant le débat. L'ensemble des évènements y sont d'ailleurs relatés.
Dans un communiqué, le jeune collectif explique : " L'opposition à ce projet était jusqu'à présent pacifique, et nous tenons à présenter nos sincères excuses aux organisateurs, qui ont pris du temps pour mettre en place cet évènement, mais le Gouvernement doit maintenant nous écouter ! Durcir le ton nous paraît être notre dernier recours."
Les organisateurs du débat regrettent pour leur part ces incidents et rappellent que le débat portait "uniquement sur la façon dont la loi se traduirait juridiquement, ce n'était pas politique".

Pourquoi les produits d'outre-mer sont plus sucrés (et comment y remédier)

Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes

LE PLUS. Les députés examinent ce mercredi un projet de loi visant à rétablir l'équité en matière d'alimentation entre l'outre-mer et la métropole, notamment sur la teneur en sucre. En effet, les produits vendus en outre-mer contiennent souvent nettement plus de sucre que dans l'Hexagone. Pourquoi ? Et surtout, une loi peut-elle vraiment changer les choses ? Explications de Jean-Louis Lambert, sociologue des pratiques alimentaires 

Édité par Hélène Decommer  Auteur parrainé par Jean-Pierre Poulain

 Sucre, soda, boissons sucrées (Jeff Blackler / Rex Fea/REX/SIPA)
A la Réunion, un soda peut contenir jusqu'à 47% de sucre en plus qu'en métropole (Jeff Blackler / Rex Fea/REX/SIPA)

L'être humain a un goût inné pour le sucre. C'est une saveur qu'il apprécie et ce dès sa naissance. Mais en outre-mer s'ajoutent des facteurs historiques qui expliquent la plus grande présence du sucre dans l'alimentation. C'est devenu au fil du temps une habitude et comme toutes les habitudes, et plus encore quand elles sont alimentaires, il est difficile de s'en défaire.

Nous sommes conditionnés à préférer certains aliments

Les terres d'outre-mer ont été pendant des siècles des lieux de production de sucre. Quand des êtres humains se trouvent dans un environnement qui met à leur disposition un aliment, ils s'habituent à le consommer dès le plus jeune âge. C'est une sorte de conditionnement des préférences alimentaires.

Quand en plus il s'agit d'un produit relativement bon marché, comme le sucre, les facteurs s'accumulent pour expliquer l'attirance renforcée des habitants. Les producteurs locaux, artisans d'abord, puis les industriels, ont adapté leurs produits aux goûts locaux. Voilà ce qui a certainement contribué à instaurer des règlementations différentes en matière de sucre entre la métropole et les territoires d'outre-mer.

Réduire le sucre en outre-mer, mais sans gâcher le plaisir

Par ailleurs, on remarque au niveau international que le surpoids et l'obésité touchent tout particulièrement des populations nouvellement sorties de sous le seuil de pauvreté. Dès qu‘elles ont les moyens financiers et d'approvisionnement nécessaires à une alimentation suffisante, on note une consommation excessive et la constitution d'une réserve de masse adipeuse – donc de graisse –, comme ce fut le cas historiquement dans les périodes de moindre pénurie.

Les conséquences sur la santé de ces excès, dont celui de sucre, sont aujourd'hui nettement repérées. Il y a consensus pour dire qu'ils entraînent des complications. Donc sur le plan sanitaire, il est tout à fait légitime de vouloir établir une loi pour limiter la teneur en sucre dans les produits alimentaires en outre-mer.

Mais l'objectif de l'alimentation n'est pas seulement d'être en bonne santé, elle est aussi une source de plaisir. Or le problème actuel, c'est que les préoccupations des autorités qui sont centrées sur les problèmes de santé publique poussent les populations à adopter un régime alimentaire mieux adapté, mais sans toujours tenir compte de l'aspect plaisir. Pourtant, les discours diététiques sont moins bien retenus s'ils n'incluent pas cette dimension.

On peut considérer qu'il existe un droit au plaisir des populations autant qu’un droit à la santé. Dans cette optique-là, je ne suis pas certain qu'il faille aller jusqu'à l'alignement total des taux de sucre entre la métropole et l'outre-mer.

Les goûts ne changent pas en un claquement de doigts

Certains industriels ont déjà entrepris une marche vers l'égalisation des teneurs en sucre entre la métropole et l'outre-mer. C'est le cas notamment de Danone et Yoplait, comme j'ai pu le constater en tant que membre du comité d'experts des chartes de progrès nutritionnel du Programme national nutrition santé (PNNS). Dans ces cas-là, les entreprises baissent pallier par pallier l'ingrédient mis en cause, jusqu'à l'abandon d'une trop grande partie de la clientèle. Elles obtiennent alors le seuil à ne pas dépasser. En répétant l’opération plusieurs années de suite, les réductions peuvent aller jusqu’à 40%.

L'instauration d'une nouvelle loi aurait ceci d'appréciable qu'elle accélèrerait le processus et logerait tous les groupes industriels à la même enseigne. Mais encore une fois, vu l'écart des pratiques actuelles – jusqu'à 47% de sucre en plus dans un soda à l'orange vendu à la Réunion par rapport au même soda vendu en métropole, par exemple –, il faudra du temps. On ne peut pas modifier les goûts de toute une population en un claquement de doigts.

L'idéal serait donc que la loi prévoit un laps de temps suffisamment grand – au moins quatre ou cinq ans – pour que les taux de sucre soient réduits progressivement et que la population s'y habitue sans perte de plaisir.


woensdag 27 maart 2013

Nieuw ontdekte minisupernova is het onderdeurtje van alle supernova's

Door: Redactie − 27/03/13, 10:39
© The Harvard Smithsonian Center for Astrophysics. Een artist's impression van de nieuwe supernova Iax.
Amerikaanse astronomen hebben een nieuw soort supernova ontdekt. Het gaat om een minisupernova, omdat de sterexplosie - vergeleken met de 'gangbare' supernova's - opvallend zwak is.
Een supernova is een ster die een gigantische ontploffing ondergaat. Bij zo'n uitbarsting wordt een enorme hoeveelheid licht uitgestraald.

Het nieuwe type supernova, genaamd Iax, is een stuk zwakker en minder energiek dan de bekende supernova's. Supernova Iax ontstaat net als supernova type Ia - de helderste soort supernova - door botsende witte dwergen (sterren die aan het einde van hun levenscyclus zijn gekomen). Maar de nieuw ontdekte supernova kan witte dwergen niet volledig vernietigen, in tegenstelling tot type Ia.

Onderdeurtje
'Supernova type Iax is in wezen een minisupernova', vertelt Ryan Foley, hoofdauteur van het onderzoek, aan Space.com. 'Het is het onderdeurtje van het supernovanest.' Het onderzoek is gepubliceerd door The Astrophysical Journal.

Het onderzoeksteam identificeerde 25 voorbeelden van het nieuwe type supernova. De voorbeelden kwamen niet voor in elliptische sterrenstelsels (een bol- of lensvormig sterrenstelsel), die gevuld zijn met oude sterren. Dat wijst erop dat het nieuwe type supernova ontstaat uit jonge sterrenstelsels.

'Iax-supernova's zijn niet zeldzaam, maar gewoon heel zwak', legt Foley uit. 'Mensen hebben voor meer dan duizend jaar supernova's geobserveerd. Deze nieuwe soort zat al die tijd verstopt.'

Waarom de nieuw ontdekte supernova witte dwergen niet volledig vernietigt, is niet duidelijk voor de onderzoekers. 'Dat is een lastig probleem waar we momenteel aan werken', aldus Foley.
  • Het overblijfsel van de supernova N49.
  • Het supernovarestant W49B, mogelijk het jongste zwarte gat in de Melkweg.
  • © NASA. Een overblijfsel van supernova N 63A.
  • © NASA. De stoffige overblijfsels van RCW 86, de oudst gedocumenteerde supernova.

Jean-Marc Roberts par lui-même (1954-2013)

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L'éditeur et auteur d'«Affaires étrangères» est mort ce 25 mars à l'âge de 58 ans. Il avait rédigé sa propre notice biographique, au passé, pour le «Dictionnaire des écrivains contemporains de langue française» dirigé par Jérôme Garcin (éd. Mille et une nuits). La voici.

Jean-Marc Roberts est mort ce lundi 25 mars à l'âge de 58 ans. Il était né à Paris le 3 mai 1954. Directeur des Editions Stock, il est notamment l'auteur d'«Affaires étrangères», prix Renaudot 1979 et porté à l'écran par Pierre Granier-Deferre, «Mon père américain», «Une petite femme» et «François-Marie». La photo qui se trouve ci-dessus a été prise en 1996. (©Andersen / SIPA)
Jean-Marc Roberts est mort ce lundi 25 mars à l'âge de 58 ans. Il était né à Paris le 3 mai 1954. Directeur des Editions Stock, il est notamment l'auteur d'«Affaires étrangères», prix Renaudot 1979 et porté à l'écran par Pierre Granier-Deferre, «Mon père américain», «Une petite femme» et «François-Marie». La photo qui se trouve ci-dessus a été prise en 1996. (©Andersen / SIPA)
Aimablement considéré comme l’éternel espoir des lettres françaises, - ne publiait-il pas son premier livre en 1972 à moins de dix-huit ans? -, Jean-Marc Roberts aura longtemps et savamment cultivé deux défauts majeurs pour un homme de plume de sa génération: ne pas s’aimer et bien se connaître. Appréciant ses failles donc et ses limites, son goût immodéré pour l’autoflagellation, il apprit à se contenter de peu jusqu’à s’en vanter. Préférait-il se juger aussi sévèrement lui-même avant que ses détracteurs ne s’y emploient plus férocement encore? La question reste posée.
Il accepta très tôt et avec ravissement d’être connu meilleur éditeur que romancier, la formule venait de lui, assez dure pour l’arranger, lui permettre de demeurer dans l’ombre, de s’occuper des autres dont il avait tant besoin pour s’oublier lui-même et qu’à la longue on l’oublie tout court. Qu’on oublie les images qu’on lui colla successivement à la peau et dont il ne chercha que très mollement à se défaire. Jean-Marc Roberts n’aimait peut-être rien tant que d’agacer, dérouter, troubler son monde.
La poignée de personnes pour laquelle, après quelques œuvrettes de jeunesse, il continua d’écrire – malgré tout – savait l’essentiel. Qu’il se souciait finalement assez peu du destin même de ses ouvrages dont il se détachait de toutes ses forces à mesure dans le secret espoir de « faire mieux » la fois d’après, de réussir à approcher le grand roman qu’il promettait à son fils Gabriel, histoire de l’épater. Car impressionner un enfant lui avait toujours paru plus stimulant et naturel que d’emballer une Critique ou un public qui l’avaient aimé ou mal aimé pour des raisons secondaires.
On le taxe de légèreté et il ne s’essaya jamais à trop de sérieux, on le cantonna dans un rôle de romancier de cinéma puisque plusieurs de ses livres furent portés à l’écran, on le compara souvent à son ami Patrick Modiano, - cela était si simple de confondre la biographie des deux inséparables et leurs textes eux-mêmes -, il en fut flatté même si ce rapprochement délicieux le laissait plus que perplexe. Comme pour le reste, il n’apporta pourtant nul démenti. Pas le genre à porter plainte, pas le temps surtout. Amateur de clichés, il s’efforça, à défaut de réussir ses livres, de réussir sa vie, pari bien plus difficile à tenir à ses yeux mais qu’il entendait bien gagner ne fût-ce justement – pardon pour le paradoxe – que grâce et par l’écriture.
Après quelques succès, un prix Renaudot miraculeux, un prix Louis Delluc au cinéma, il cessa ainsi de prendre ses livres pour des jouets et ferma le magasin. Il fit paraître deux romans à caractère autobiographique «Méchant» (1985) et «Mon père américain» (1988). Ces deux textes se présentaient comme le contraire l’un de l’autre, le premier en négatif, le second tout en couleurs. Sans doute, Jean-Marc Roberts aurait-il pu, avec le temps, le recul, un autre talent aussi, n’en faire qu’un. Mais, rappelons-le, le «vieil espoir» connaissait ses limites. L’écriture de «Méchant» l’avait conduit vers un autre livre et peut-être une autre vie plus optimistes et moins trichés.
Le grand roman ? Son fils aîné lui avait juré qu’il l’écrirait un jour: «A mes douze ans !» Gabriel étant né le 23 septembre 1978, estimons que les plus braves auront attendu.
Jean-Marc Roberts
(Notice rédigée en 1988 et revue en 2003)
©Ed. Mille et une nuits

« Guerrière » : les nazis nouveaux sont arrivés

Par 26 mars 2013
© UFO Distribution
Ils sont jeunes, rasés, alcooliques, misogynes et, dans l'Allemagne d'aujourd'hui, se réclament de Hitler.
Le début est barbare : des néonazis, dans un train de banlieue de Rostock, agressent des passagers, et plus spécialement des étrangers. La haine suinte, le sang coule, l'extrême violence déferle. Dans « Guerrière », premier film de David Wnendt, le constat est sans appel : les über-salauds sont de retour. Le récit - une fiction inspirée d'événements réels - suit le destin de Marisa, une jeune femme de 20 ans, qui fait partie du gang des swastikas. Vie médiocre, chômage, beuveries ponctuées de « Heil Hitler ! » et ratonnades, voici le quotidien de ces dégénérés. L'ennui, c'est que Marisa, un jour, porte assistance à un gamin afghan. La machine à fabriquer des SS se dérègle…
Pendant deux ans, David Wnendt a enquêté dans les milieux néonazis, en Allemagne de l'Est : avec l'écroulement du communisme, un vide idéologique s'est créé, suivi d'un désert économique. L'échec de l'idéologie a entraîné la faillite de l'être humain. Dans un pays semé de friches industrielles, de barres d'immeubles soviétiques, de maisonnettes ébréchées, des bandes se sont formées, avec un seul but : le feu. C'est dans cet univers abject qu'évolue Marisa, et qu'elle rencontre une autre jeune fille de 14 ans, Svenja. La présence de femmes dans ce monde régi par les têtes rasées est intrigante : « La contradiction est flagrante, explique Wnendt. Le milieu est ouvertement misogyne, les femmes sont réduites à leur rôle de ménagère. En même temps, certaines sont attirées par cette noirceur… »
Le film est d'une force peu commune. Comme « American History X » de Tony Kaye (1998), « Danny Balint » de Henry Bean (2001) ou « la Vague », de Dennis Gansel (2009), il traite d'un sujet terrifiant. Mais avec une différence : cette fois-ci, l'action se déroule sur les lieux du crime, en Allemagne même, et montre une actualité existante. Comme le fait remarquer David Wnendt, l'exemple d'Anders Behring Breivik, en Norvège, est symptomatique. Les nazis n'ont pas disparu en 1945. Ils se sont d'abord mis au service de régimes sud-américains ou arabes, et leurs héritiers, aujourd'hui, grondent. De Marine Le Pen à Nikolaos Michaloliakos (leader de l'Aube dorée en Grèce) en passant par Ahmed Tibi (député arabe israélien, chef du parti Ta'al), l'extrême-droite monte.
« Guerrière » est un avertissement, une démonstration, un signal. Le style est direct, le constat sans appel : il faut éliminer ces crapules. Faute de quoi, ils viendront pisser sur nos tombes.

Les photos époustouflantes de touristes fous sur les pyramides

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VERY GOOD TRIP. L'ascension des pyramides d'Egypte est strictement interdite, mais en valait la chandelle, selon ces jeunes touristes russes, qui ont rapporté de fabuleux clichés.

 (Vitaliy Raskalov/Vadim Mahorov/Marat Dupri)
(Vitaliy Raskalov/Vadim Mahorov/Marat Dupri)
"Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent", aurait dit Napoléon Bonaparte avant d'affronter les mamelouks, en 1798. Quarante siècles auxquels se sont ajoutés récemment... des touristes russes, ainsi que le rapporte Petapixel, photos vertigineuses à l'appui.
Nonobstant la réglementation, les voyageurs ont escaladé les édifices monumentaux après avoir échappé à l'attention des gardes, quelques heures après la fermeture du site de Gizeh au public. Au sommet, ils ont découvert un panorama "à couper le souffle", synonyme de "joie absolue", selon un témoignage relayé par le site Gawker.
Une exaltation aisément compréhensible, au regard de l'incroyable beauté des panoramas nocturnes diffusés par le trio de photographes russes. Ces derniers, qui ne se sont pas encombrés de questions éthiques pour gravir les pierres du vénérable site antique, risquaient jusqu'à trois ans de prison pour cette expédition illégale, selon l'un d'entre eux.
Crédits photo : Vitaliy Raskalov, Vadim Mahorov et Marat Dupri.


 

 

 

maandag 25 maart 2013

Specialiteiten van de Keurslager:

Specials

Specialiteiten van de Keurslager: een stukje vlees gecombineerd met vleeswaren, groente, fruit of kaas. Elke 2 weken ligt er een andere Special bij uw Keurslager in de toonbank. Hier zijn enkele Specials uitgelicht.

Jambon bonbon

Hartige bonbon van gedroogde ham gevuld met varkensoester, mozzarella en tomaat. 8-10 minuten bakken in de oven op 180 graden.

Bergspitz

Zacht en lekker gekruid gehakt met een pikante touch van oude kaas. Je waant je in de bergen. Bakken in de koekenpan ca. 8-10 minuten afhankelijk van de dikte van de berg.

Peanut pie

Krokant pakketje gevuld met kip. Een beetje Oosters pikant, maar toch zacht. 20 minuten bakken in de oven op 200 graden.

Pittig preipakketje

Een mals varkenslapje gevuld met knapperige prei, chorizo en een stukje brie bovenop. Bakken in de koekenpan ca. 6-7 minuten. De laatste paar minuten de brie erop leggen en laten smelten.

Carpaccio varkenshaas

Zacht varkensvlees op een bedje van knapperige courgette in een romige saus. 8 - 10 minuten bakken in de oven op 180 graden.

Worstjes enzo

Een verrassende mix van lekker gekruide mini saucijsjes en knapperige groenten. Roerbakken ca. 6-8 minuten.
 

van de keurslager

 
er wordt gevraagd juist naar delen van het rund die níet meer standaard in de toonbank liggen, zoals het harinkje, de jodenhaas of het ezeltje. Dat zijn de liefhebbers die snuffelen in kookboeken of die dit vlees kennen van ouders of grootouders. Immers, lang niet iedereen kent deze (letterlijk) ouderwetse stukken vlees nog. Laat staan hoe ze aan hun naam komen. Het genoemde ‘ezeltje’ bijvoorbeeld. Dat heeft qua herkomst, smaak of textuur niets met de hardwerkende flapoor te maken, maar alles met zijn spreekwoordelijke domheid. Dit stuk vlees van de lies van een rund is namelijk zó gemakkelijk te bereiden, dat ‘zelfs een ezel’ het kan maken. Het enige wat nog wel om wat precisie vraagt, is het snijden. Als je het ezeltje namelijk niet goed haaks op de draad snijdt, wil het nog wel eens heel taai aanvoelen. Maar goed, daarover hoeft u zich uiteraard geen zorgen te maken. Dat afsnijden doet de slager graag voor u. En uiteraard doet hij dat ouderwets goed.
Keurslagers kennen hun verantwoordelijkheid. Daarom hebben wij Keurklasse als nieuw eigen merk ontwikkeld. De producten die onder Keurklasse vallen zijn kwaliteitsproducten die voorlopen op het gebied van duurzaamheid en dus met extra zorg voor mens, dier, natuur en/of milieu zijn geproduceerd.
Wij werken samen met organisaties als Solidaridad, Stichting Natuur en Milieu, Stichting Doen, MVO Nederland en de Dierenbescherming. Informeer ook bij uw Keurslager op welke manier hij verantwoord onderneemt.

op die dag was ik nog in Parijs: een goed idee!

'Zondag mogelijk de koudste 24 maart ooit'

Bewerkt door: redactie − 24/03/13, 10:35  − bron: ANP

In Maastricht tot tien centimer sneeuw gevallen

© ANP.
Zondag zou het wel eens de koudste 24 maart ooit kunnen worden. Dat meldt weeronline.nl. Het huidige kouderecord voor 24 maart stamt uit 1916. Toen was het 2,9 graden boven nul. Voor zondagmiddag wordt verwacht dat het kwik niet boven de 2 graden Celsius uitstijgt. Door de oostenwind ligt de gevoelstemperatuur overigens nog een stuk lager: tussen de -10 en de -16 graden.
Normaal is het rond deze tijd van het jaar zo'n 8 graden. Door de oostenwind ligt de gevoelstemperatuur nu overigens nog een stuk lager: tussen de -10 en de -16 graden. Volgens weeronline.nl is zondag in Zeeland plaatselijk tot 7 centimeter sneeuw gevallen. In Maastricht is tot 10 centimeter sneeuw gemeten.

In 1952 was het voor het laatst eind maart zo koud. Op 29 maart was het toen slechts 0,1 graden boven nul.

Sneeuw
De gladheid door de sneeuw op de snelwegen in het zuiden en zuidwesten van het land is weer voorbij. Op plaatselijke wegen kan het wel nog glad zijn door sneeuwresten. Dat meldt Rijkswaterstaat.

De gladheid heeft volgens de ANWB niet tot ongelukken geleid. Busmaatschappij Veolia meldt via Twitter dat een aantal buslijnen zondag niet of slechts gedeeltelijk rijdt vanwege de weersomstandigheden.

Ook in Vlaanderen is het glad op de weg, door hevige sneeuwval in de nacht van zaterdag op zondag. Belgische verkeersdiensten en politie riepen automobilisten zondagochtend op niet de weg op te gaan als het niet nodig is.

piano

Galerie - 24h en images
Publié le 25-03-2013 à 15h21
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Une étrange découverte a été faite à Plogoff, dans le Finistère, le 22 mars : un piano a atterri au sommet d'une falaise, à plus de 60 mètres au-dessus du niveau de la mer, et à un endroit accessible uniquement par un étroit sentier côtier. France 3 Bretagne donne une piste pour comprendre comment le volumineux instrument est arrivé là : un petit groupe aurait été aperçu le traînant jusqu'au belvédère avant de faire la fête autour. (PHOTOPQR/LE TELEGRAMME)

Mondial du tatouage : 1 Français sur 10 serait tatoué

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Jusqu'à dimanche, 270 tatoueurs du monde entier sont attendus au Centquatre, à Paris. En France, le nombre d'officines est passé de 400 à 4.000 en 20 ans.

Julie, tatoueuse chez Tin-tin Tatouages, à Paris. (William Beaucardet pour
Julie, tatoueuse chez Tin-tin Tatouages, à Paris. (William Beaucardet pour
Tin-tin, le pape des tatoueurs parisiens, peut rouler des mécaniques. L’organisation du Mondial du tatouage à Paris est un franc succès. 270 artistes venus du monde entier ont répondu à l’appel. Installés jusqu'à dimanche 24 mars sous les cimaises du Centquatre dans le 19e arrondissement*, les meilleurs piqueurs rivalisent d’imagination pour décrocher le titre de meilleur tatoueur de la convention et faire la démonstration de leur maîtrise des aiguilles. L’évènement consacre l’irruption des tatoués dans notre quotidien.
Partout, sur les plateaux de télé, les podiums des défilés, les pelouses des stades, les bassins des piscines et le sable des plages, l’encre recouvre les peaux de toutes origines. Désormais débarrassé de sa mauvaise réputation, le tatouage a pris possession des corps. En France, le nombre d’officines explose, de 400 il y a 20 ans à 4.000 aujourd’hui. Selon un sondage de l’Ifop, un français sur dix serait tatoué et 20% des moins de 35 ans ont succombé à cette nouvelle mode.
Les marques, toujours promptes à suivre les tendances, surfent sur la vague de cette nouvelle façon d’embellir les corps. Plus fort que le maquillage, aussi radical que la chirurgie esthétique, le tatouage s’ancre dans les mœurs. Angela Jolie, Rihanna, Beckham ou Laure Manaudou en sont le meilleur support. Pour le meilleur et aussi parfois le pire, voici venus le temps des tatoués.
* Centquatre, 5 rue Curial, 19e.

Les maîtres du stylet

Le célèbre tatoueur de Pigalle, 45 ans, est considéré comme l’un des grands maîtres des aiguilles (photo William Beaucardet pour "le Nouvel Observateur"). Après 25 ans de métier, le président du Syndicat national des artistes tatoueurs se consacre désormais exclusivement aux grosses pièces (8 à 12 heures de travail voire beaucoup plus pour un dos complet). Tête de mort ou portrait réaliste, il assume dans tous les styles. Prix des séances : 200 € de l’heure. Dans son officine travaillent 5 ou 6 artistes en devenir, dont la petite Julie, Bretonne de 24 ans, formée aux arts graphiques, qui aime les sirènes et possède un joli coup de poignet.
37, rue de Douai, Paris 9e. Tél : 01 40 23 07 90. 
La première fille à s’être imposée dans l’univers plutôt macho des tatoueurs il y a une quinzaine d’années. Son style girly inspiré des comics a même séduit le gros méchant rappeur Booba. Sa réputation dépasse les frontières et les marques lui font les yeux doux.
233, rue des Pyrénées Paris 20e. Tél. : 01.46.36.09.25.
Stephane Chaudesaigue, épaulé par son fils Steven, est réputé pour la précision de son dessin. Son univers onirique plaît aux filles. Il est présent dans plusieurs villes dont la capitale.
7, rue Geoffroy-l'Angevin, Paris 4e. Tel.: 01.44.59.68.20. 
Cartoon et "heroic fantasy" peuplent l’univers de Dimitri, chantre du body art le plus déjanté. Spécialiste des "manches" et dos entièrement recouverts qu’il habille pour l’hiver… comme l’été.
82, rue Léon Desoyer, 78100 Saint Germain-en-Laye. Tel: 01.30.87.09.59.
Remarquable portraitiste, Manu impressionne par la précision de son trait et le réalisme de ses dessins. Les amateurs se déplacent de toute l’Europe jusqu’à Chalon-sur-Saône pour lui offrir leur peau.
63, rue de Strasbourg, Chalon-sur Saône. Tel: 03.85.93.69.66.
L’un des piqueurs les plus doués d’Europe officie dans la banlieue tranquille de Lausanne. Inspiré par ses voyages au Japon et en Asie, il a su réinterpréter avec justesse les tatouages d’inspiration Yakuza. Du grand art.

Une mappemonde se reflète dans une goutte d'eau

Galerie - 24h en images
Publié le 25-03-2013 à 15h21
sur cette photo prise à Marseille, le 20 mars. L'eau dont c'est justement la Journée mondiale ce vendredi 22 mars. Une édition placée cette année sous le signe de la coopération.

La taxe sur les très hauts revenus ramenée à 66,6%

Montée du racisme en France : pas d'effet Merah, mais une tendance de fond



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LE PLUS. En 2012, les actes et menaces à caractère raciste, antisémite et antimusulman ont augmenté de 23%. Comment expliquer cette évolution ? Est-elle liée à l'affaire Merah ? Réponses de Nacira Guénif Souilamas, sociologue et anthropologue, maître de conférences à l'Université Paris 13 et auteure de "La République mise à nu par son immigration" (La Fabrique).

Graffiti à caractère raciste sur un mur de la salle de prière musulmane de Seynod, 06/03/04 (JP CLATOT/AFP)
Graffiti à caractère raciste sur un mur de la salle de prière musulmane de Seynod, 06/03/04 (JP CLATOT/AFP)
 Je suis toujours un peu gênée par les effets d'aubaine d'une lecture de données à partir d'une affaire en particulier. En l'occurrence, rattacher la montée des actes et menaces à caractère raciste, antisémite et anti-musulman en 2012 (+23%) à l'affaire Merah, c'est perdre de vue la dimension plus générale et durable du racisme en France.

Une actualité brûlante et surchargée émotionnellement ne peut pas tout expliquer, il faut s'intéresser à la dynamique globale.

Le racisme, une compensation au sentiment d'impuissance

Le racisme est une expression constante dans toute structure anthropologique ; il n'y a pas une société qui en soit exempte. La vraie question, c'est à quoi sert cette expression et surtout comment on en vient à ne plus la contrôler. Nous sommes dans une période où l'inflation et le caractère délirant du racisme prennent, en France, des proportions inquiétantes.

L'histoire de notre pays, les anciennes colonies en Afrique du Nord et les migrations post-décolonisation expliquent en partie l'existence de sentiments anti-Arabe et anti-musulman en France. Pourtant, les réflexions sur le sujet, mais plus encore les outils et instruments de mesure ont tardé à être mis en place. Nous l'avons fait sur rappel à l'ordre des institutions européennes et poussés par la montée en puissance de réflexions britanniques et américaines sur le sujet, notamment après le 11-Septembre. Ceci pourrait expliquer la plus grande attention aux indicateurs du racisme, dont l’islamophobie pour la troisième année consécutive.

Par ailleurs, nous sommes constamment confrontés à des transformations dans nos sociétés, qui évoluent en accéléré. Les changements concernant le travail, l'éducation, les sujets de société, etc., sont des épreuves permanentes auxquelles les individus doivent faire face. Il ne s'agit pas là d'effets conjoncturels de la crise – qui, tout comme l'affaire Merah, a bon dos –, mais d'un champ bien plus vaste. Ces évolutions permanentes peuvent entraîner un sentiment d'anxiété et d’impuissance chez l'individu, qui va alors chercher un mode de compensation, de consolation. Or le racisme s'y prête parfaitement : il confère un sentiment de toute-puissance par l'humiliation, l'avilissement de l'autre. C'est une alternative viable à l'impuissance et l’incertitude. Il conviendrait donc de s'interroger sur la façon dont les individus sont mis en capacité, ou pas, d'affronter les évolutions de nos sociétés.

Plus difficile de ne pas manger de porc qu'il y a 20 ans

Aujourd'hui, en France, il est plus difficile de ne pas manger de porc à la cantine qu'il y a 20 ans. Une situation qui ne posait aucun problème auparavant est devenue gênante. On le voit bien dans les études qualitatives commandées par la Commission nationale consultative des droits de l'homme pour compléter son rapport : 55% des Français estiment qu’il ne faut pas faciliter l’exercice du culte musulman en France. On peut y ajouter cette enquête de l'Ipsos du début de l'année révélant que 74% des Français jugent l'islam comme étant "intolérante et incompatible avec la société française".

Du coup, on dénie aux musulmans, entre autres, le droit de manger selon la règle de leur religion et ce au nom de la laïcité. Celle-ci, entendue comme principe de gouvernement et non comme idéologie menacée, n'implique pourtant aucunement de telles mesures. Quand on connaît en plus l'importance des pratiques alimentaires en anthropologie et la place centrale qu'elles occupent dans la construction du bouc-émissaire, on ne peut qu'être atterré.

Pour un décloisonnement des racismes

L'islamophobie revêt aujourd'hui les habits neufs de l'antisémitisme. Elle devient une sorte de patriotisme, une façon d'exprimer le fait d’aimer et de protéger son pays : un racisme vertueux. C'est exactement sous cette forme que s'est exprimé l'antisémitisme chrétien au cours de notre Histoire.
Voilà pourquoi je trouve inepte de séparer racisme et antisémitisme et plaide pour une grille de lecture générale, qui permet de reconstituer l'intégralité du champ de la haine et de l'aversion. Par exemple, on ne sait pas actuellement si les islamophobes et les antisémites sont des personnes différentes ou si ce sont les mêmes qui circulent d’un racisme à l'autre. Ce serait pourtant une donnée très intéressante.

Quant à lui, le "racisme anti-Blanc", dont il a aussi été question en 2012, ne peut pas être rapporté aux faits recensés. C'est un faux-semblant dans la mesure où il nie le principe central de domination qui sous-tend le racisme, à savoir l'asymétrie des positions. Il n'y a racisme que si un groupe est en pouvoir de nuire et que l'autre n'est pas en mesure de riposter à la hauteur.

Propos recueillis par Hélène Decommer.