Ils sont jeunes, rasés, alcooliques, misogynes et, dans l'Allemagne d'aujourd'hui, se réclament de Hitler.
Le début est barbare : des néonazis, dans un train de
banlieue de Rostock, agressent des passagers, et plus spécialement des
étrangers. La haine suinte, le sang coule, l'extrême violence déferle.
Dans « Guerrière », premier film de David Wnendt, le constat est sans
appel : les über-salauds sont de retour. Le récit - une fiction inspirée
d'événements réels - suit le destin de Marisa, une jeune femme de 20
ans, qui fait partie du gang des swastikas. Vie médiocre, chômage,
beuveries ponctuées de « Heil Hitler ! » et ratonnades, voici le
quotidien de ces dégénérés. L'ennui, c'est que Marisa, un jour, porte
assistance à un gamin afghan. La machine à fabriquer des SS se dérègle…
Pendant deux ans, David Wnendt a enquêté dans les milieux néonazis, en Allemagne de l'Est : avec l'écroulement du communisme, un vide idéologique s'est créé, suivi d'un désert économique. L'échec de l'idéologie a entraîné la faillite de l'être humain. Dans un pays semé de friches industrielles, de barres d'immeubles soviétiques, de maisonnettes ébréchées, des bandes se sont formées, avec un seul but : le feu. C'est dans cet univers abject qu'évolue Marisa, et qu'elle rencontre une autre jeune fille de 14 ans, Svenja. La présence de femmes dans ce monde régi par les têtes rasées est intrigante : « La contradiction est flagrante, explique Wnendt. Le milieu est ouvertement misogyne, les femmes sont réduites à leur rôle de ménagère. En même temps, certaines sont attirées par cette noirceur… »
Le film est d'une force peu commune. Comme « American History X » de Tony Kaye (1998), « Danny Balint » de Henry Bean (2001) ou « la Vague », de Dennis Gansel (2009), il traite d'un sujet terrifiant. Mais avec une différence : cette fois-ci, l'action se déroule sur les lieux du crime, en Allemagne même, et montre une actualité existante. Comme le fait remarquer David Wnendt, l'exemple d'Anders Behring Breivik, en Norvège, est symptomatique. Les nazis n'ont pas disparu en 1945. Ils se sont d'abord mis au service de régimes sud-américains ou arabes, et leurs héritiers, aujourd'hui, grondent. De Marine Le Pen à Nikolaos Michaloliakos (leader de l'Aube dorée en Grèce) en passant par Ahmed Tibi (député arabe israélien, chef du parti Ta'al), l'extrême-droite monte.
« Guerrière » est un avertissement, une démonstration, un signal. Le style est direct, le constat sans appel : il faut éliminer ces crapules. Faute de quoi, ils viendront pisser sur nos tombes.
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Pendant deux ans, David Wnendt a enquêté dans les milieux néonazis, en Allemagne de l'Est : avec l'écroulement du communisme, un vide idéologique s'est créé, suivi d'un désert économique. L'échec de l'idéologie a entraîné la faillite de l'être humain. Dans un pays semé de friches industrielles, de barres d'immeubles soviétiques, de maisonnettes ébréchées, des bandes se sont formées, avec un seul but : le feu. C'est dans cet univers abject qu'évolue Marisa, et qu'elle rencontre une autre jeune fille de 14 ans, Svenja. La présence de femmes dans ce monde régi par les têtes rasées est intrigante : « La contradiction est flagrante, explique Wnendt. Le milieu est ouvertement misogyne, les femmes sont réduites à leur rôle de ménagère. En même temps, certaines sont attirées par cette noirceur… »
Le film est d'une force peu commune. Comme « American History X » de Tony Kaye (1998), « Danny Balint » de Henry Bean (2001) ou « la Vague », de Dennis Gansel (2009), il traite d'un sujet terrifiant. Mais avec une différence : cette fois-ci, l'action se déroule sur les lieux du crime, en Allemagne même, et montre une actualité existante. Comme le fait remarquer David Wnendt, l'exemple d'Anders Behring Breivik, en Norvège, est symptomatique. Les nazis n'ont pas disparu en 1945. Ils se sont d'abord mis au service de régimes sud-américains ou arabes, et leurs héritiers, aujourd'hui, grondent. De Marine Le Pen à Nikolaos Michaloliakos (leader de l'Aube dorée en Grèce) en passant par Ahmed Tibi (député arabe israélien, chef du parti Ta'al), l'extrême-droite monte.
« Guerrière » est un avertissement, une démonstration, un signal. Le style est direct, le constat sans appel : il faut éliminer ces crapules. Faute de quoi, ils viendront pisser sur nos tombes.
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