donderdag 6 september 2012

Les figures de l'ange

anges de dirk bouts
anges de Dick Bouts (16ieme)
la figure de l'ange : minceur et corps diaphane

putti ailés de dürer
putti ailés de Dürer... les anges sont devenus musiciens
L'ange est un être spirituel, évoqué dans les textes comme un être immatériel sans substance corporelle, ce qui fait que sa représentation a varié selon les traditions et les époques. 
Jusqu'au Moyen Âge, ce sont les spéculations philosophiques et théologiques qui prédominent sur les représentations : la plupart du temps l'ange est représenté avec un visage humain, tantôt figure aptère, c'est-à-dire dépourvu d'ailes (un cheval ou une échelle lui permet alors de se déplacer), tantôt pourvu d'ailes indiquant ainsi sa capacité à se déplacer à travers les mondes.
L'iconographie chrétienne a puisé son inspiration dans la statuaire des génies ailés du monde grec ou romain, n'ayant aucun repère dans les textes. L'ange prend les traits masculins, est habillé d'une robe ou d'un drapé blancs pour évoquer la lumière (bleu chez les byzantins). Il sera doté ultérieurement d'un autre attribut : l'auréole. On le voit rarement en train de voler dans l'immensité des cieux. Sa posture est plutôt celle de l'attente, debout ou en lévitation, proche de Dieu ou de celui qu'il doit aider. Pendant tout le Moyen Age la tradition demeure : la minceur des corps, la pudeur des regards.

A la fin du Moyen Age, les humanistes se détournent des forces obscures pour s'intéresser à l'homme. Les anges se transforment peu à peu sous la pression d'un réalisme antique exacerbé. 
L'ange prend alors des allures d'adolescent d'une grande beauté, prêt à se confondre avec Eros. L'ange a la beauté du "diable", un être tout à fait terrestre et sensuel. C'est aussi l'époque des décors architecturaux intérieurs avec de grandes perspectives. Les cieux, les constructions en contre-plongée ornent les palais. Aux "anges-éphèbes" saisis en plein vertige d'apesanteur s'associent des putti espiègles et potelés mis en scène. Les artistes s'inspirent largement des putti de l'Antiquité.

Au fur et à mesure que les représentations de l'ange foisonnent, celui-ci devient un motif purement ornemental, dépourvu de pensée sacrée et de sens. Le baroque des  XVII° et XVIII° siècles accorde une place de choix à l'angelot au visage enfantin et joufflu ; les chérubins ailés se multiplient dans la peinture comme une astuce permettant de mieux rendre la perspective. L'ange ornemental est à son comble tandis que le diable disparaît des représentations picturales.
Bien différemment, le XIX° siècle romantique prête à l'ange les traits de la figure féminine irréelle et fragile. Les Préraphaélites, les Symbolistes comme Gustave Moreau mais aussi l'Art Nouveau fournissent ces représentations angéliques féminines, expression de l'imaginaire par excellence.
  Catherine AUGUSTE,

Geen opmerkingen:

Een reactie posten