zondag 9 maart 2014

La culture générale a encore pris 1 kilo!

 

Arnaud Gonzague

"1 kilo de culture générale" se propose de résumer, en 1.700 pages, l’Histoire du monde, du Big Bang au Pape François. Et en plus, c’est agréable à lire...



Tout, tout, tout... Vous saurez tout sur presque tout grâce à ce ''Kilo'' orangé. (DR) Tout, tout, tout... Vous saurez tout sur presque tout grâce à ce ''Kilo'' orangé. (DR)


Depuis 2007, les amateurs de culture générale se sentaient un peu esseulés. 2007 marqua en effet la disparition du ‘‘Quid’’, cette encyclopédie aussi austère que low cost, qui ravissait les bouffeurs de miscellanées, les frappadingues de listes et d’inventaires, les azimutés du tout-savoir - vous savez, le genre à se pencher sur les spécificités économiques de la Lorraine, les échelons de la Marine militaire, avant de passer aux grandes dates de la conquête spatiale, aux films de Woody Allen, aux nombres de médailles françaises en lancer de javelot et à achever leur périple sur les diverses formulations de politesse existant (dans quel cas faut-il écrire ‘‘Veuillez agréer…’’ ?).
On dira : ces "honnêtes hommes"’ (et femmes) du XXIe siècle ont Wikipedia. Oui, bien entendu. Mais, malgré ce qu’on en dit, difficile de se fier à 100% aux articles d'un site d’intelligence collaborative. De même que le "Petit Larousse" n’eût jamais existé sans l’érudition foisonnante de Pierre Larousse et que le "Quid" est indissociable du couple formé par Dominique et Michèle Frémy, la crédibilité d’un ouvrage encyclopédique repose sur la confiance qu’on accorde à ceux qui l’ont rédigé.

Au service du Savoir

Sur ce plan, le duo qui a pondu de concert  "1 kilo de culture générale", Florence Braunstein et Jean-François Pépin, a tout pour rassurer les lecteurs les plus exigeants : la première est docteure ès lettres, prof de classe préparatoire, conférencière des Musées nationaux, auteure d’une trentaine de livres ; le second est, en plus de tout ça, agrégé d’Histoire. Tels de modernes professeurs Challenger, nos deux cinglés se sont rencontrés au cabinet d’Egyptologie du Collège de France et ont oeuvré sans relâche au service du Savoir.
Mais que contient au juste leur ‘‘kilo de culture générale’’ ? Eh bien, pas loin de 1.700 pages d'érudition pure, rangée non de manière thématique comme feu le "Quid", mais chronologique. Toutes les civilisations, toutes les périodes historiques, tous les mouvements artistiques... ou à peu près.
Ce qui, en très accéléré et de manière non-exhaustive, donne : le Big Bang, les Grecs, les Etrusques, Confucius, les Mérovingiens, l’Empire ottoman, Rabelais, les Primitifs flamands, Marie-Antoinette, Kant, les Qinq, "Ce siècle avait deux ans", Saint-Pétersbourg, le manifeste du Surréalisme, "Du sang et des larmes", Simone de Beauvoir, Kennedy, Angela Merkel et même l’élection de François Hollande.

Butinage en vrac 

Disons-le : le délice d’un ouvrage pareil est infini, pour peu que l’on opte pour une lecture ludique, par exemple, un butinage en vrac. On y apprendra (si on l’ignorait) que la cathédrale de Chartres contient un labyrinthe plus fascinant que celui du "Da Vinci Code" (page 479), que la "grande Zohra" était le surnom donné par l’OAS au Général (page 1384) ou que les femmes étaient relativement libres chez les Sumériens, plus de 2.000 ans av. J.C. (page 151).
Et tout à coup, le lecteur de ce "Kilo" deviendra léger, léger grâce la culture, définie par Horace (Ier siècle av. JC) : "Ce sentiment d’être porté au-dessus de soi-même, d’accéder à des trésors et de les incorporer, par une alchimie personnelle, à notre mémoire vivante." La citation complète se trouve en page 9.
Arnaud Gonzague – Le Nouvel Observateur
Florence Braunstein et Jean-François Pépin, "1 kilo de culture générale", PUF, 1.700 pages, 29 euros.

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