Nouvel Obs
L’amour est devenu le grand indicateur de la valeur de soi. C’est bien pourquoi il ne nous a jamais fait si mal, explique la sociologue Eva Illouz dans cet entretien accordé à «BoOks».
(...)S’il est désenchanté, refroidi en somme, pourquoi l’amour fait-il encore mal?
Parce qu’aucune norme sociale n’empêche plus de se quitter, mais que notre dépendance à l’égard de l’autre est plus aiguë que jamais. Dans la société traditionnelle, se voir rejeté comme conjoint potentiel ne tenait pas à l’essence même du moi mais à la position que l’on occupait dans la hiérarchie sociale. Aujourd’hui, l’amour est défini comme s’adressant à l’essence la plus intime de la personne et non à sa position sociale.Un rejet devient un rejet du moi. Il porte atteinte au sentiment de la valeur de soi, que la modernité a notamment eu pour effet de fragiliser.
Pourquoi l’amour fait mal. L’expérience amoureuse dans la modernité,
par Eva Illouz, traduit de l'anglais par Frédéric Joly, Seuil, 2012, 384 p., 24 €.
par Eva Illouz, traduit de l'anglais par Frédéric Joly, Seuil, 2012, 384 p., 24 €.
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