Créé le 25-10-2012 à 20h20 - Mis à jour le 26-10-2012 à 07h24
La description qu'un jeune énarque fait de son école rappelle les mots de l'historien Marc Bloch expliquant la démission des élites en 1940. Glaçant.
Olivier Saby vient de faire l’ENA. Et il a tiré de sa scolarité un livre
titré « Promotion Ubu Roi », sous titré « Mes 27 mois sur les bancs de
l’ENA » On comprend assez vite que c’est une école qui sélectionne 80 brillants
jeunes gens via des épreuves impitoyables pour leur infliger par
ensuite un cursus pitoyable. Saby parle de « vide abyssal de
l’enseignement. »
(...) Saby raconte la redoutable épreuve du « Thème d’observation » qui dure 8
heures, enfermé, sans pouvoir bouger, sans documents. L’examen porte
sur le développement rural et sa place au sein de la mécanique
européenne.
(...)Marc Bloch, dans son chapitre consacré à l’enseignement en France déplore: "La crainte de toute initiative, chez les maîtres comme chez les
élèves, la négation de toute libre curiosité, le culte du classement (
Bloch dit « succès ») substitué au goût de la connaissance".
Bloch, qui a exigé à 54 ans d’être mobilisé comme officier de réserve (
avant d'être fusillé par les nazis), cherche à comprendre comment la
France n’a pas vu monter, pendant 8 ans, le péril hitlérien, et a pris
une faramineuse dérouillée sur le terrain.
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