maandag 1 april 2013

S'appuyant sur des dispositions du Code de la Propriété intellectuelle et la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, les juges soutiennent que «liberté de création et droit d'auteur sont indissociables et impliquent pour l'auteur d'une oeuvre de l'esprit le droit premier de divulguer son oeuvre au public». L'autofiction, qui «prend très directement sa source dans la vie réelle de l'auteur et, par voie de conséquence, dans celle des personnes qui (...) partagent son existence ou y sont mêlées, doit, sous peine de disparaître, pouvoir être pratiquée dans un maximum de sécurité juridique», écrivent les juges. Dès lors, ce genre littéraire «ne saurait être entravé, voire annihilé, par une protection trop rigoureuse de la vie privée des personnes concernées».

Quand un écrivain aborde un fait divers ultra-commenté par ailleurs, on a même parfois le sentiment qu’il est plus vulnérable que les journalistes. S’être inspiré de l’affaire Grégory a coûté cher à Philippe Besson (il a été condamné en 2007 avec son éditeur Grasset à verser 40.000 euros à la famille Villemin). Marcela Iacub et Stock doivent payer 50.000 euros à DSK alors que «les Strauss-Kahn», l’enquête d’Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué, qui donnait les adresses des garçonnières et des clubs échangistes de DSK, n’a jamais été poursuivie en justice (le livre était sorti à l’été 2012, et avait bénéficié de la «Une» du «Point»). Quant à la très respectable Françoise Chandernagor, qui siège à l’Académie Goncourt, elle s’était lancée en juillet 2000 dans la rédaction d’un feuilleton estival: il s’intitulait «le roman vrai du docteur Godard», il était publié dans «le Figaro littéraire», ce tabloïd qui ne respecte rien ni personne. Six jours après le premier épisode, le feuilleton était condamné à s’arrêter, et le journal menacé de saisie…

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