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Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo et les maires des 9ème, 10ème et 18ème arrondissements, ont inauguré ce matin le cinéma fermé depuis 30 ans.
- Par Anne Sogno
C’est le printemps du côté de Barbès. Comme si lotus et papyrus du
décor égypto-art déco avaient bu toute l’eau du Nil et redressaient
enfin leurs têtes de mosaïque colorée. Le kitchissime temple du cinéma classé en 1981 renaît enfin à la vie pour le grand bonheur des cinéphiles et des amoureux du patrimoine parisien. Edifié en 1921, le Louxor est le dernier témoin d’une époque révolue où pas moins de sept cinémas offraient leurs écrans aux habitants de Barbès.
Le Louxor, 170 bd Magenta Paris 10ème.
Palais du Cinéma
Dix ans avant le Rex, le roi des cinémas fut sans conteste le Louxor, mélange de luxe et d’or, tout droit sorti de l’imagination d’un promoteur originaire d’Europe centrale (Henry Silberberg), d’un architecte arménien (Henri Zipcy) et d’un décorateur italien (Amédée Tiberti). Le Palais du cinéma édifié à l’angle du boulevard de la Chapelle et du boulevard Magenta fut jugé « spacieux et luxueux » par la presse de l’époque : une immense salle de 1300 places, un orchestre dans la fosse, un orgue électrique, une cabine de projection dernier cri et surtout, un décor égyptisant « total look » mâtiné d’art déco. « Une œuvre bien pensée, sans défaut, une sorte de chef d’œuvre » selon Philippe Pumain, l’architecte désigné en 2008 par la Ville de Paris pour mener à bien sa réhabilitation.Du cinéma muet à Bollywood
Les années d’après-guerre seront les plus fastueuses pour le Louxor racheté en 1929 par Pathé. Le pic de fréquentation est atteint en 1947 avec plus de 727 000 entrées pour Gabin, Bourvil et Fernandel. Le succès continue jusqu’aux années 70 et la programmation s’adapte aux flux migratoires du quartier: films moyen-orientaux, sur la guerre d’Algérie ou films indiens en hindi se partagent la vedette avec les western-spaghetti, péplums et autres spectacles de kung-fu en vogue à l’époque. Puis, le public se fait plus rare et Pathé revend le cinéma à la société Textile Diffusion (Tati). Dernière séance le 30 novembre 1983.Disco dance
L’immense salle néo-égyptienne entame alors une deuxième vie de noctambule, boîte de nuit antillaise (la Dérobade) puis temple parisien du disco-gay (Megatown). La fête ne dure qu’un temps et en 1987, c’est la fermeture définitive. Il faudra attendre les années 2000 pour que plusieurs associations soutenues par des personnalités du monde des arts et de la culture lancent un appel afin que la Ville de Paris rende au cinéma sa vocation culturelle.Pays du Sud
Après des années de re-création minutieuse de l’exceptionnel décor néo-égyptien, l’exploitation du cinéma a été confiée à la société CinéLouxor. Conçu comme un cinéma de proximité, ses trois salles (334, 136 et 71 fauteuils) dont la plus grande est baptisée « Youssef Chahine » en hommage au réalisateur égyptien, offriront une programmation variée. Du film d’Art et Essai aux sorties nationales, avec un accent original pour les cinématographies du Sud, il y en aura pour tous les goûts. Et même, une fois par mois, une première partie musicale en collaboration avec le centre Barbara. Rendez-vous entre deux séances sur la terrasse du bar au 3ème étage pour une vue sur Paris dont on ne se lasse jamais.Le Louxor, 170 bd Magenta Paris 10ème.