"Le Nouvel Observateur" et Reporters sans frontières appellent les Etats européens à défendre l'informaticien qui a révélé le dispositif américain de surveillance mondiale.
"Nous, femmes et hommes politiques, intellectuels, artistes européens, appelons les Etats européens et tous les Etats démocratiques à défendre Edward Snowden, l’informaticien qui a révélé le dispositif de surveillance mondiale Prism, et qui risque trente ans de prison dans son pays, les Etats-Unis. Au-delà de son cas, nous réclamons que l’Union européenne protège les "lanceurs d’alerte" au même titre que les exilés politiques.
Edward Snowden a pris des risques considérables pour permettre à la presse internationale de divulguer des informations essentielles pour la sauvegarde des libertés. Les paroles des dirigeants européens comme les réactions des citoyens du continent témoignent de l’intérêt public indéniable des révélations. Refuser de protéger la source des journalistes du "Washington Post", du "Guardian" et du "Spiegel" revient à dissuader tous ceux qui auraient l’intention de rompre un jour la loi du secret.
Dès 2004, les rapporteurs spéciaux des Nations unies, de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe et de l’Organisation des Etats américains appelaient à protéger les "lanceurs d’alerte" "contre toute sanction juridique, administrative ou professionnelle s’ils ont agi de bonne foi". En 2010, la résolution 1729 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demandait que les lois couvrent "les donneurs d’alerte des secteurs à la fois public et privé, y compris les membres des forces armées et des services de renseignement".
Prévue par l’article 19 de la "Déclaration universelle des Droits de l’homme", la liberté de l’information suppose la liberté de la presse et la protection des sources sur tous les sujets concernant nos libertés. Sans quoi nous, citoyens d’Europe et du monde, serions privés des révélations nécessaires sur les contrôles technologiques, les circuits de corruption, les menaces écologiques, sanitaires. Il ne suffit pas de protester diplomatiquement lorsqu’un scandale survient. Il convient de prouver concrètement que l’on préfère la lucidité à l’aveuglement."
Voici, par ordre alphabétique, la liste des premiers signataires :
Sandrine Bélier, eurodéputée, Jean-Luc Bennahmias, député européen et vice-président du Mouvement démocrate, Jean-Jacob Bicep, député européen, William Bourdon, avocat, Dany Cohn-Bendit, eurodéputé, Antoine Comte, avocat, Françoise Cotta, avocate, Christophe Deloire, directeur général de RSF, Michel Forst, secrétaire général de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), Sylvie Goulard, membre titulaire et coordinatrice de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe, Yannick Jadot, député européen, Eva Joly, députée européenne, Karim Lahidji, président de la Fédération internationale des Ligues des Droits de l’Homme, Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, Corinne Lepage, députée européenne, Jean Martin, avocat, Michèle Rivasi, députée européenne, Fabienne Servan-Schreiber, productrice de films, Alain Touraine, sociologue, Marie-Christine Vergiat, députée européenne...
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