Jean-Baptiste Naudet raconte comment il est devenu fou, et c'est très fort
Dans "la Blessure", le camarade Naudet parle de sa mère, de la guerre d'Algérie, de ses cauchemars. Chapeau, camarade.
Pour savoir quelle vieille blessure secrète a fait basculer sa mère «dans ses ténèbres» quand lui-même avait 16 ans, pour comprendre ce qui l'a rendu fou à son tour, pour cerner ce qui l'a poussé à devenir reporter de guerre, Naudet a un jour noté sur un «cahier de brouillon ‘‘supérieur''»: «Carnet de reportage sur moi-même».
De ce reportage au bout de sa nuit, il a rapporté la bouleversante correspondance amoureuse de sa mère, un récit accablant sur la criminalité en uniforme, et cette confession saisissante, fiévreuse, animée d'une lucidité terrible, qu'on ne peut lire sans frémir. Respect et amitié, Jean-Baptiste.
Grégoire Leménager
La Blessure, par Jean-Baptiste Naudet,
L'Iconoclaste, 304 p., 19 euros.
Paru dans "L'OBS" du 30 août 2018.L'Iconoclaste, 304 p., 19 euros.
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