zondag 30 maart 2014

Quand Blanchot soutenait Pétain

Place forte des amis de Maurice Blanchot, la revue "Lignes" se penche sur son engagement à l'extrême droite. Et sur ses mensonges.

Affiche de propagande pour la révolution nationale pétainiste, soutenue par Maurice Blanchot. (c) Sipa Affiche de propagande pour la révolution nationale pétainiste, soutenue par Maurice Blanchot. (c) Sipa

À lire aussi

À lire sur Internet

Proche du communisme, féroce opposant à la guerre d'Algérie et acteur des événements de Mai 68, le romancier, critique littéraire et philosophe Maurice Blanchot a aussi été en son temps un fervent partisan de Pétain. Un paradoxe que tente de décrypter aujourd'hui la revue «Lignes», proche de l'auteur, en consacrant un numéro à son engagement à l'extrême droite.
Le Nouvel Observateur Michel Surya, vous dirigez la revue «Lignes» qui, depuis sa fondation en 1987, se revendique de Maurice Blanchot. Aujourd'hui, «Lignes» consacre un numéro spécial à son passage par l'extrême droite...
Michel Surya Maurice Blanchot a toujours activement soutenu «Lignes», qui lui a permis de publier l'intégralité de ses textes politiques d'après-guerre - les textes d'extrême gauche. Il ne s'agit pas de renier cette filiation. Mais celle-ci n'a jamais été un aveuglement. Je me suis intéressé à son engagement d'avant-guerre - d'extrême droite - dès 1987, dans mon livre sur Bataille.
Des études parues avant (Jeffrey Mehlman, en 1981) ou depuis (Christophe Bident, en 1998) ont contribué à établir les faits. Il restait à les penser. Blanchot est mort en 2003, protégé par la dévotion de ses amis. Dévotion compréhensible: l'oeuvre est admirable et son auteur intimidant. Tout était réuni pour qu'on n'aille pas plus loin. Aujourd'hui, le moment est venu.
Qu'y a-t-il dans ce dossier ?
Pour une part, des faits. Les articles de Blanchot dans des journaux maurrassiens, nationalistes, xénophobes, violemment anticommunistes, se comptent par centaines. François Brémondy en fait la synthèse et David Uhrig apporte des précisions inédites sur son soutien à Pétain au moment de sa prise du pouvoir. Ainsi, à «Aux écoutes», dont il est le directeur, Blanchot écrit, dans un éditorial non signé:
Nous ne rappellerons pas à nos lecteurs tous les témoignages que nous avons accumulés durant la période de l'entre-deux-guerres sur la malfaisance, le caractère ignominieux, antifrançais et absurde du système qui nous a conduits au désastre. Nous leur rappellerons seulement qu'à partir de 1938 et notamment après Munich nous avons chaque semaine exprimé les raisons urgentes de refondre totalement notre régime et de faire la révolution nationale. 
Or Blanchot a toujours nié ce soutien. Dans une lettre à son ami Roger Laporte datée de 1983 et publiée il y a peu par Jean-Luc Nancy, il écrivait:
Ma décision fut alors immédiatement prise. C'était le refus. Refus naturellement face à l'occupant, mais refus non moins obstiné à l'égard de Vichy qui représentait à mes yeux ce qu'il y avait de plus dégradant.  
Cette lettre a été pour moi déterminante. C'est à partir d'elle que je m'efforce de penser son rapport au passé, jamais admis, encore moins articulé, où il entre au contraire de la dissimulation, et parfois du mensonge.
Un tel mensonge ne conduit-il pas à relativiser le Blanchot ultérieur?
Je fais l'hypothèse de la dissociation. Mieux que quiconque il a mesuré l'inconséquence de son engagement de jeunesse, mais n'a jamais été capable d'admettre ni de comprendre comment il en était passé par là. Intellectuellement et politiquement, il est regrettable qu'une telle intelligence s'en soit abstenue.
Comment peut-on avoir été à ce point anticommuniste, nationaliste et, furtivement, antisémite, et devenir, à ce point, communiste, internationaliste et philosémite? Il faut d'autant plus lire Blanchot que cette énigme montre combien la «passion politique» peut subordonner «la pensée», et même la pervertir.
D'où vient l'engouement de la gauche intellectuelle pour Blanchot?
C'est un penseur d'une très grande profondeur, difficile, parfois énigmatique. La politique, avec lui, adopte un autre ton. Pas celui de Sartre, pas celui des communistes, ni même celui des surréalistes, dont il était proche pourtant. Ce qui caractérise le plus sa pensée, c'est le «refus».
C'est par ce mot qu'il revient à la politique en 1958, rejoignant Mascolo. Refus à la prise du pouvoir par de Gaulle. Refus de la guerre en Algérie, avec le «manifeste des 121» dont il fut l'un des principaux artisans. «Le refus est absolu, catégorique. Il ne se discute pas, ni ne fait entendre ses raisons», écrit-il. Refus du capitalisme en 1968, où il joua un rôle clé au comité «Ecrivains-Etudiants».
Peut-on le comparer à Heidegger, qui lui aussi a séduit la gauche française malgré son passé nazi?
Oui par son silence, non par son évolution. Il apparaît de plus en plus que Heidegger n'a jamais varié et c'est sa pensée même qu'il faut interroger. Blanchot, lui, a changé: il faut réfléchir à son évolution, sans procès mais sans dissimulation. Son histoire intellectuelle et politique - qui, pour le dire vite, l'a conduit de Maurras à Levinas - est assez représentative d'une histoire intellectuelle et politique française.
Propos recueillis par Eric Aeschimann
«Les Politiques de Maurice Blanchot 1930-1983»,
«Lignes» n°43, mars 2014, 236 p., 22 euros.
MAURICE BLANCHOT (1907-2003) a notamment publié "l'Espace littéraire" (1955), "l'Attente, l'oubli" (1962), "l'Ecriture du désastre" (1980) et "la Communauté inavouable" (1983).

gedicht van de oo-go lentezonnetje

Lentezonnetje

Hij sloft langs het buffet en draagt het dienblad
zij zet volgens patroon het eten op het bord
van het ontbijtbuffet voor een actieprijsje
waar je als AOW’er blij van wordt.

Haar rond gezicht is vol van charmerimpels
hij leest háár op die vroege lentedag
sopt zijn croissantje in z’n kopje koffie
schenkt haar zijn mooiste tandeloze lach.

Zij lacht terug en zij genieten samen
van dit ontbijt, zo dagelijks gewoon
hij doet het zoetje in haar koffie
de liefde voert hier duidelijk de boventoon.

Dan, ongemerkt, hoor ik een melodietje
het zwiert zo langs het zoutvat mijn oren in.
De lentezon zat niet in hun ontbijtje
maar in hun ogen, als een wonderschoon begin.

Jolanda Holleman, 26-3-‘14
 

zaterdag 29 maart 2014

Vrai ou faux : 8 idées reçues sur le sommeil


Qui dort dîne ? Faut-il compter les moutons pour s'endormir ? Les réponses de Damien Léger, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance.

Le 28 mars, c'est la journée du sommeil Frédéric Cirou / AltoPress / PhotoAlto / AFP Le 28 mars, c'est la journée du sommeil Frédéric Cirou / AltoPress / PhotoAlto / AFP
Vrai ou faux ? De nombreuses idées reçues sur le sommeil circulent. En ce vendredi 28 mars, 14e Journée du sommeil, Damien Léger, président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance et responsable du centre du sommeil à l'Hôtel-Dieu à Paris, fait le point.

Il faut dormir 8 heures par nuit

FAUX. "Les études actuelles montrent qu'un adulte a besoin de 7 heures de sommeil par nuit en semaine, un peu plus le week-end. C'est bien sûr une moyenne, et ce chiffre varie en fonction des individus, mais pas tant que ça. 80% des gens ont besoin de 6h30 à 7h30 de sommeil par nuit. Ce chiffre vaut pour les adultes, y compris les personnes âgées : les enfants doivent dormir 10 heures, les ado 9 heures."

On récupère mieux avant minuit

FAUX. "Ce qui est vrai, c'est que les trois premières heures de sommeil permettent de mieux récupérer. Mais c'est le cas avant ou après minuit. Quelqu'un qui dort de 2 heures à 9 heures en tirera les mêmes bénéfices qu'un autre qui a dormi de 23 heures à 6 heures."

On dort mieux si on baisse le chauffage dans la chambre

VRAI. "Il faut perdre un degré de température pour s'endormir. Cette perte s'effectue par évaporation. S'il fait trop chaud, cela ne favorise pas l'endormissement. On considère qu'il faut une température inférieure à 20°, 18 étant l'idéal. Mieux vaut baisser le chauffage et ajouter une couverture ou une couette plus épaisse que l'on peut écarter si on a trop chaud."

Faire la sieste empêche de bien dormir la nuit

VRAI et FAUX. "Tout dépend de la sieste que vous faites et du dormeur que vous êtes. Une sieste trop tard, après 17 heures, empêche de dormir. Si vous êtes insomniaque, une sieste n'est pas une bonne idée non plus. Mais si vous avez un sommeil normal, la sieste ne pose pas de problème. La durée idéale est de 20 minutes. On gagne ainsi en attention et en temps de réaction, sans s'engager dans une phase de sommeil profond dont il est difficile d'émerger."

Qui dort dîne

VRAI et FAUX. "Ne pas manger du tout n'est pas une bonne idée car il faut avoir des réserves pour la longue période que représente la nuit pour l'organisme. Mais il n'est pas recommandé que le repas du soir soit le plus important de la journée, ce qui est souvent le cas. La digestion peut en effet jouer sur le sommeil. Par ailleurs, il faut privilégier les sucres lents, qui font dormir, et éviter les protéines, qui sont plutôt des excitants."

Le lait chaud fait dormir

VRAI. "Paradoxalement, les boissons chaudes font baisser la température centrale du corps par échange thermique, ce qui favorise l'endormissement, comme on l'a dit. Cela fonctionne aussi avec une tisane. Par ailleurs on trouve dans le lait du tryptophane qui se transforme en sérotonine, substance qui favorise le sommeil."

Boire un thé n'empêche pas de dormir

FAUX. "La théine est un excitant comme la caféine. Le thé, le café, le Coca-Cola, les boissons énergisantes type Redbull ont tous une incidence sur le sommeil. Ces produits créent des micro-réveils, rendent le sommeil plus léger. Leurs effets sont très variables en fonction des individus, mais mieux vaut les éviter à partir de 17 heures."

Il faut compter les moutons pour s'endormir

VRAI. "Pour s'endormir, il faut passer du réel à la rêverie. On est souvent envahis par la préoccupation de la journée passée ou à venir. Il faut se concentrer sur quelque chose de différent, basculer dans un monde de rêverie, ce que peut permettre quelque chose d'un peu loufoque comme compter les moutons. Nous recommandons plutôt d'imaginer quelque chose de plaisant comme une plage ou un paysage agréable, mais le principe est bon."

Christiane Taubira : "La parole raciste s'exprime désormais à visage découvert"

La garde des Sceaux publie un essai sur le racisme, la xénophobie, le malaise identitaire français et les menaces sur la République. Interview.

Christiane Taubira (KENZO TRIBOUILLARD / AFP) Christiane Taubira (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Vous commencez votre livre, "Paroles de liberté", en revenant sur cet incident, à Angers, lorsqu'une enfant participant à un rassemblement anti-mariage pour tous vous a lancé : "C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon !" Selon vous, cet épisode était donc un vrai révélateur ?
- Je ne veux pas focaliser sur cette enfant. Avant cet épisode, une candidate du Front national m'avait déjà assimilée à un singe, des élus de droite avaient eu des propos limites, des manifestants avaient scandé "Y a bon Banania, y a pas bon Taubira !", d'autres m'avaient expulsée de la communauté nationale en hurlant : "Taubira, t'es foutue, les Français sont dans la rue !" Bref, il y a eu tout un tas de signes avant-coureurs. A Angers, ce n'est pas l'injure la plus grave que j'aie subie, mais c'est sans doute la plus signifiante. Que le Front national fasse preuve de racisme à mon encontre, rien de surprenant. Mais un enfant, c'est gai, joyeux, spontané... Alors qu'une petite fille soit à ce point imprégnée de la haine, du mépris et du racisme pour en faire une plaisanterie en sachant que ce sera accueilli favorablement par les rires des adultes qui l'entourent, cela en dit long sur l'état de notre société.
Est-ce à dire que la France de 2014 est raciste ?
- Non. Je ne le crois pas. Je ne l'ai jamais pensé. Même si 3 millions de Français défilaient en criant des slogans racistes, je n'en déduirais pas que la France est raciste. Le passé nous apprend que même dans les moments les plus sombres de l'histoire, ceux où le racisme semblait l'emporter, des Français se sont levés, indignés, pour protester. Lors de l'affaire Dreyfus ou pendant la collaboration, ils se sont fait entendre. La France, c'est Zola, c'est Hugo, et cette France-là, parfois minoritaire, n'est jamais marginale car sa voix porte toujours haut et loin. Elle n'est jamais périphérique car elle sait s'élever, tonner et frapper. Pour autant, incontestablement, il s'est passé quelque chose ces dernières années. Les inhibitions qui empêchaient cette parole raciste de s'exprimer se sont dissoutes. Les digues sont tombées. La parole raciste s'exprime désormais à visage découvert dans l'espace public, tranquillement, et parfois en riant.
La faute à qui ?
- C'est d'abord la faute de ceux qui y succombent. C'est d'abord affaire de responsabilité individuelle. Pour cette gamine d'Angers, ce sont ses parents. Pour cette candidate du FN, c'est elle. Mais d'autres aussi ont des responsabilités. Pierre Bourdieu expliquait que les paroles sont des actes qui tiennent leur force de l'autorité sociale du locuteur. Lorsque des élus UMP, donc d'une droite républicaine, de gouvernement, dotée d'une éthique, flirtent avec des attitudes et des propos racistes, ils les légitiment et ils ont deux facteurs aggravants. D'abord leur statut, leur "autorité sociale" justement, et leur lucidité, puisque ces personnes-là savent tellement ce qu'elles font qu'elles savent même... jusqu'où ne pas aller trop loin.
Mais comprenez-vous que puisse s'exprimer un malaise identitaire français qui ne soit pas forcément raciste ?
- Cette interrogation sur l'identité française, je l'entends, je la vois et je la respecte. Pour y répondre, quittons le terrain des passions et revenons-en aux faits et à l'histoire. Il faut rappeler que, sur à peine trois générations, 25% des Français ont des ascendants étrangers. Etre français, c'est faire en sorte que la présence du monde sur le territoire de notre pays inspire un destin commun. Et ce destin commun, c'est la nation, et ce depuis la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Même Renan a changé au fil de ses réflexions : il a compris que la nation n'est pas un groupe ethnique mais une communauté civique, liée par un destin commun. La nation française, qui enfante des citoyens égaux, dotés des mêmes droits, se construit contre la tribu, contre la conception ethnique. Or, aujourd'hui, un parti tribaliste, le Front national, s'est emparé de la nation et "vend" aux Français un ressentiment tribal à l'endroit de boucs émissaires immigrés. La réponse au malaise identitaire français, c'est donc de rappeler aux citoyens d'où ils viennent et de leur demander quelle histoire ils veulent écrire ensemble. Il faut en revenir au siècle des Lumières qui a produit un vrai basculement. C'est la première fois que les Français ont cessé de se penser seulement en fonction d'un passé commun et ont commencé à comprendre qu'ensemble ils devaient construire un avenir commun.
Mais l'histoire, c'est aussi celle d'un passé colonial que la France n'a pas forcément digéré ?
- C'est vrai. Le tabou demeure. Il y a tout un imaginaire colonial installé jadis par de grandes expositions, ou par le Lavisse qui a été enseigné à des générations. Il en reste des traces. Je me souviens dans les années 1980 d'une grande affiche publicitaire montrant un grand Noir avec des dents gigantesques qui riait en disant : "Je vais le manger !" Et il allait manger quoi ? Le blanc de poulet... Il n'y a plus d'expositions coloniales, mais toute une iconographie perdure, des slogans entretiennent de façon subliminale cet imaginaire. Et de ces caricatures à "la guenon", il n'y a qu'un pas...
Ce malaise identitaire est nourri par le fait que les Français ont le sentiment de vivre dans un pays en déclin ?
- Depuis dix ans, des "déclinologues" essaient de nous le faire croire, mais c'est faux ! La France affronte des difficultés, c'est vrai, mais c'est un pays prospère : elle produit 2.000 milliards d'euros de richesse nationale, elle fabrique des prix Nobel, elle a une jeunesse très dynamique et très bien formée, la créativité artistique et culturelle reste importante, des filières économiques de haute technologie se développent. Bref, c'est quoi ce déclin ? Un chant funèbre, et rien d'autre ! Arrêtons de polluer l'esprit des gens. Il faut leur redire ce qu'a été la France, comment elle a surmonté ses difficultés par le passé, et quels sont ses atouts aujourd'hui. Si les Français réalisent que l'un des premiers efforts qu'ils doivent accomplir consiste à s'élever à nouveau à la hauteur de ce que la France représente dans l'imaginaire universel, ils auront nettoyé le miroir et se rendront compte combien la France est forte et belle.
La réponse, c'est le projet républicain et laïque ?
- Je n'en vois pas d'autre. Je comprends que cela puisse laisser indifférents des milieux sociaux ou culturels privilégiés pour lesquels la République fonctionne. Mais ceux qui subissent le racisme, les discriminations, l'exclusion, l'antisémitisme, ceux qui ne cessent de frapper à la porte de la République, à tous ceux-là, nous devons offrir comme horizon une République laïque, une respublica, une chose publique, un bien commun. La laïcité, ce n'est pas la guerre des religions. On n'est plus sous Léon XIII. La laïcité, c'est le principe de concorde, de capacité à vivre ensemble avec des croyances, des apparences et des situations sociales différentes.
La même crise identitaire frappe toute l'Europe. Comment conjurer le risque de se réveiller le 26 mai, au lendemain des élections européennes, avec une vaste Europe blanche xénophobe repliée sur elle-même ?
- Là aussi, comme à l'échelle de la France, il faut se demander quel matériau on donne aux gens pour qu'ils se pensent et se vivent politiquement ensemble. Si l'on ne leur parle plus de leur destin collectif, de leur inventivité, de leur avenir commun, si on ne leur dit pas d'où ils viennent ni qui ils sont, on court à la catastrophe. Chacun n'a comme bagage que ses propres limites. Il est temps de porter cette parole politique. Le plus grave, c'est de ne rien dire. Ces dix dernières années, la droite a mené des combats sémantiques, culturels et politiques. Nous, la gauche, nous avons été défaits. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy, qui dominait déjà la droite, a imposé un vocabulaire, un rapport dévalorisant à la culture, aux intellectuels, donc à la raison. Il a fait le choix d'aller puiser au sein de l'électorat du FN Ils ont osé livrer bataille, eux. Le vrai reproche que je fais à la gauche, c'est de ne pas avoir livré cette bataille sémantique, culturelle et politique. Il est plus que temps qu'elle le fasse ! Je vais y prendre toute ma part !
Propos recueillis par Renaud Dély

donderdag 27 maart 2014

Georgië

(Georgisch: საქართველო, Sakartvelo) is een land dat geografisch gezien vrijwel geheel in Zuidwest-Azië ligt en voor een zeer klein deel ook in Europa. De hoofdstad is Tbilisi. Georgië is sinds 27 april 1999 lid van de Raad van Europa en beschouwt zichzelf als een Europees land. Georgië is ook lid van het Wereldhandelsorganisatie, de Organisatie voor Economische Samenwerking in het Zwarte Zeegebied, de Organisatie voor Veiligheid en Samenwerking in Europa, de GUAM en de Aziatische Ontwikkelingsbank.
Het land grenst aan Rusland, Azerbeidzjan, Armenië, Turkije en de Zwarte Zee. In de praktijk zijn de autonome regio's Abchazië en Zuid-Ossetië sinds het begin van de jaren 1990 de facto onafhankelijk, zodat de Georgische overheid hier geen gezag meer over heeft. Tot 2004 gold dit ook voor de regio Adzjarië. De status van Abchazië en Zuid-Ossetië vormt sinds de hernieuwde onafhankelijkheid in 1991 een bron van terugkerende gewapende conflicten, waarbij buurland Rusland regelmatig een grote rol speelde. Voornamelijk om die reden is de relatie tussen beide landen slecht.

33052ème visiteur

deze week uit:
Nederland
61
Frankrijk
56
Verenigde Staten
50
Duitsland
20
Oekraïne
8
Italië
4
Brazilië
2
Georgië
2
Singapore
2

1     Canada 

Winnaars Lucy B. en C.W. van der Hoogtprijs en Henriëtte Roland Holst-Prijs

Onmiddelijk terugkeer 80Sander Kollaard heeft met zijn verhalenbundel Onmiddellijke terugkeer van uw geliefde de Lucy B. en C.W. van der Hoogt-prijs 2014 gewonnen. Dit is de literaire aanmoedigingsprijs voor jong talent van de Maatschappij der Nederlandse Letterkunde. Kollaard ontvangt een penning en een bedrag van 7.500 euro. De jury prijst Kollaard om zijn 'boeiende, maar verontrustende visie op de wereld'.

David van Reybrouck krijgt voor zijn boek Tegen verkiezingen de Henriëtte Roland Holst-prijs. Deze prijs wordt sinds 1984 eens in de drie jaar uitgereikt aan de auteur van Nederlandstalig werk dat 'zowel uitmunt door sociale bewogenheid als door literair niveau'.
De jury noemt Tegen verkiezingen een 'sterk geschreven boek dat de lezer overtuigt dat het instrument van loting een effectieve mogelijkheid is om onze machteloos geworden democratie weer tot leven te wekken'.

maandag 24 maart 2014

Le bonheur, ce grand tabou de l'école française


Apprendre, c’est bien. Apprendre avec plaisir, c’est encore mieux, spécialement pour les enfants les moins favorisés. Mais chut ! C’est une promotion du "laxisme". 

"Le plaisir d'apprendre" : thème d'un livre de Philippe Meirieu et sujet tabou. (Autrement) "Le plaisir d'apprendre" : thème d'un livre de Philippe Meirieu et sujet tabou. (Autrement)
"Le plaisir est-il un appui ou un obstacle à l’apprentissage ?" Si l’on posait cette question aux Français, beaucoup répondrait sans doute "un appui". Et pourtant, lorsqu'on se met à parler du plaisir dans le champ scolaire, souvent, les sourcils se froncent. Oui, bon d’accord, mais il ne faudrait pas non plus que les enseignants s'abaissent à "faire plaisir" aux élèves... Ce n’est pas leur travail : ils sont là pour transmettre le savoir, avec conscience et méticulosité, pas pour jouer aux animateurs de parc d’attraction.
En général, le spectre du philosophe Alain Finkielkraut surgit peu après, tout caparaçonné de ronflantes notions : "nécessité de l’effort", "exigence", "persévérance"… On se met à évoquer, l’œil humide, ces professeurs du passé qui étaient, comme on le dit chez Gotlib, "sévères mais justes". La discussion s'achève sur l’assertion que la notion de plaisir à l’école est un "truc pour bobos", voire une démagogie dangereuse : comment expliquer autrement la montée de l’irrespect et de la violence dans certains établissements ?

zondag 23 maart 2014

'O Schmerz! Waarom gaat de pijn niet over?'

OPINIE - Renée Braams − 23/03/14, 07:00
© anp. Leden van het kabinet, met onder meer minister Stef Blok (L) van Wonen en Rijksdienst, minister Jet Bussemaker (2deR) van Cultuur en minister Frans Timmermans (R) van Buitenlandse Zaken wonen de uitvoering van de Matthaus Passion bij in de Grote Kerk in Naarden in 2013.
column Valt er iets te doen aan chronische pijn, vraagt Renée Braams zich af.
  •  Een op de vijf Nederlanders heeft chronisch pijn in rug, buik of hoofd, en meestal wordt daarvoor geen lichamelijke oorzaak gevonden.
In deze column zal ik u een denkvraag stellen, waarvoor u het lezen even moet onderbreken. Doen, het is interessant!

Het is Lijdenstijd, en dan houd ik me bezig met de ernst des levens. Na Pasen voel ik me altijd weer luchtiger.

Nu heb ik een boek gelezen genaamd Chronische pijn verklaard, van de op dit onderwerp gepromoveerde huisarts Doeke Keizer en de pas tot hoogleraar chronische pijn benoemde psycholoog Paul van Wilgen.

Een op de vijf Nederlanders heeft chronisch pijn in rug, buik of hoofd, en meestal wordt daarvoor geen lichamelijke oorzaak gevonden. Dat betekent niet dat die pijn tussen de oren zit, aldus de schrijvers. De pijn wordt veroorzaakt door sensitisatie.

Sensitisatie houdt in dat de pijn is opgeslagen in het zenuwstelsel, zo leggen ze uit. Er is een kwetsuur geweest, die acute pijn heeft gegeven, en dat is een nuttig alarmsignaal dat je oproept om het beschadigde lichaamsdeel te ontzien en rustig aan te doen. Echter, als die beschadiging al lang genezen is, kunnen de zenuwbanen die de pijn doorgeven, in hun alarmstand blijven staan.

Toen ik dat las, stelde ik mezelf de vraag wat de remedie is voor pijn veroorzaakt door sensitisatie. Wat valt daaraan te doen? Denkt u mee?

Remedies
Dan gaan we verder. Ik had twee remedies bedacht tegen sensitisatie: dagelijks aan sport doen en afleiding zoeken.
  •  Ik weet nu niets anders te bedenken dan u en mezelf af te leiden met goed nieuws
Die twee staan wel op het tips-lijstje van de schrijvers, maar er zijn twee belangrijker adviezen. Sensitisatie wordt ten eerste veroorzaakt en in stand gehouden door zorgelijke gedachten over de pijn. Dat is de reden dat huisartsen tegenwoordig altijd vragen 'wat denkt u zelf dat het is?' en dat geruststellen hun belangrijkste taak is.

Ik snap dit helemaal. Natuurlijk verergert getob à la 'als er maar geen zenuw bekneld zit!' de pijn. Maar mijzelf lukt het niet om me vast te klampen aan de gedachte 'het valt wel mee, het komt weer goed'. Die aanname is ook niet houdbaar, want op weg naar het einde, takelen we genadeloos af.

Ondertussen blijft het een goed advies om je niet zoveel zorgen te maken, dus probeer ik mezelf dag in dag uit op te beuren en niet weg te zakken in gepieker.

Maar het antwoord op de vraag wat aan sensitisatie is te doen, is bovenal dat je moet accepteren dat de pijn niet overgaat.

Daar word ik helemaal stil van. Ik weet nu niets anders te bedenken dan u en mezelf af te leiden met goed nieuws.

Het gaat beter dan ooit met de Matthäus-Passion in ons land! Twee jaar geleden, in de dagen van de grote kunstbezuinigingen, schreef ik in deze column dat ik m'n hart vast hield voor onze Matthäus-traditie. Het tot klinken brengen van een Matthäus kost een amateurkoor 25.000 euro aan kerkhuur, dirigent, solisten en orkest, en zouden koren dat nog wel kunnen betalen nu zoveel provinciale en gemeentelijke subsidies wegvielen? Jawel hoor, koren hebben nieuwe geldbronnen gevonden, waaronder de Meezing-passie, waarbij je dorpsgenoten voor 20 of 50 euro een dagje laat meedoen, waarmee je al gauw het bedrag voor een mooie sopraan binnenhaalt.

In de jaren negentig werden er jaarlijks zo'n honderd Matthäussen opgevoerd in Nederland, in deze weken zijn dat er (de telling is gedaan door het blad Zing-magazine) 137!

Elk jaar is een ander lied mijn favoriet. Vorig jaar was dat de tenorario Geduld, nu smelt ik bij 'O Schmerz, hier zittert das gequälte Herz.' Voor u zingt de tenor: 'könnte meine Liebe dir, mein Heil, dein Zittern und dein Zagen, vermindern oder helfen tragen, wie gerne, wie gerne, wie gerne blieb ich hier!'

Renée Braams is neerlandica, muziekdocent en columnist voor Volkskrant.nl.

Ils étaient anarchistes, apatrides, hostiles à toute forme d'abrutissement social. C'est dire si les dadaïstes nous manquent aujourd'hui.

Tristan Tzara (DR) Tristan Tzara (DR)
Le 23 juin 1916, au Cabaret Voltaire, à Zurich, un type habillé d'un drôle de costume «cubiste», monte sur scène, et commence à réciter d'une voix monocorde un poème incompréhensible, suite d'onomatopées parfaitement calculées. La salle est bondée, des cris et des rires fusent, le type continue, impassible, plus sérieux qu'un pape, et scande sa partition dont vous ne trouverez la clé nulle part. Il s'appelle Hugo Ball. Dada est né.
Dada ? En pleine boucherie de la Première Guerre mondiale? Pendant que des poilus héroïques se battent dans les tranchées? Que la France et l'Allemagne s'égorgent et se gazent? Qui sont ces déserteurs et ces réfractaires, dont personne, aujourd'hui, en pleine commémoration morbide, ne songe à prononcer le nom?
Des fous, des agités, des étrangers apatrides, qui ont choisi le nom de leur mouvement contre l'art et la société, au hasard, dans un dictionnaire. «Dada»! A-t-on idée? Ecoutez cet autre cinglé du nom de Tzara: «Il nous faut des oeuvres fortes, droites, précises, à jamais incomprises.»

"Merdre!"

Vous n'allez pas me dire que ces manifestants déterminés et absurdes vont connaître un retentissement mondial? Et pourtant, si, la Terre tourne autrement depuis cette époque, des cassures importantes s'étaient déjà produites partout. On aurait dû se méfier davantage de ce Jarry, avec son «Ubu» et son cri de guerre lancé à la face du vieux théâtre pourri: «Merdre!» Aucune voix ne reprend ce slogan de nos jours, c'est étrange.
C'est parce que la foule est une masse inerte, incompréhensive et passive, qu'il faut la frapper de temps en temps, pour qu'on connaisse à ses grognements d'ours où elle est - et où elle en est. Elle est assez inoffensive malgré qu'elle soit le nombre, parce qu'elle combat l'intelligence. 
Inutile de frapper aujourd'hui, le bruit du spectacle a tout recouvert, et toutes les vieilleries sont de nouveau à la mode, accompagnées d'un déferlement continu de cinéma tout-puissant. Mais on ne sait jamais, la porte est à la fois verrouillée et ouverte. (La réédition du «Dictionnaire du dadaïsme» de Georges Hugnet est donc bienvenue, malgré de nombreuses erreurs.) Tzara, encore: «Dada n'est pas un dogme ni une école, mais une constellation d'individus et de facettes libres.»
Les noms de ces aventuriers disparus? Les voici: Arp, Ball, Janco, Huelsenbeck, Hausmann, Picabia, Man Ray, Richter, Schwitters. Ils sont vite un peu partout, à New York (Duchamp), à Berlin, à Paris, à Moscou, sur la Lune. Duchamp épate les Américains avec sa «Fontaine», urinoir sacré chef-d'oeuvre, et ses «ready-mades», rencontres entre un objet et une intervention choisie (un porte-bouteilles, par exemple): «Cet horlogisme, instantané, comme un discours prononcé à l'occasion de n'importe quoi, mais à telle heure. C'est une sorte de rendez-vous.»
Vous avez rendez-vous, si vous le voulez, avec votre vie, à n'importe quel moment et n'importe où. Sûrement pas dans la foire de l'art, mais dans les démontages, les photomontages, le rythme des glossolalies (Artaud s'en souviendra).
André Breton portant une affiche dada, en 1930.
André Breton portant une affiche dada, en 1930. (Sipa)
Mais quel est ce jeune homme très chic en train de porter une pancarte? Il s'appelle André Breton, il est promis à un grand avenir. Sur la pancarte, on peut lire, en lettres capitales, une déclaration de Picabia, toujours actuelle: «Pour que vous aimiez quelque chose il faut que vous l'ayez vu et entendu depuis longtemps, tas d'idiots.» Dada s'oppose à tout, y compris à lui-même, c'est un éloge de la contradiction permanente et de l'affirmation «désintéressée des abattoirs de la guerre mondiale». 

Le monde n'a pas de sens 

Dada, ou le mouvement perpétuel, contre le ralentissement et l'abrutissement social. Bien entendu, l'opinion se déchaîne, tout ce qui est national, moral, identitaire, progressiste, réactionnaire, de droite comme de gauche, vomit cet anarchisme radical tombé du ciel. On veut donner du sens à vos sacrifices et à vos efforts? Dada le récuse. Le monde n'a pas de sens, même si le journalisme est là pour vous répéter le contraire. Tzara, un jour, à Picabia: «Je m'imagine que l'idiotie est partout la même, puisqu'il y a partout des journalistes.»
Staline va venir régler leur compte aux formalistes et aux futuristes, et Hitler à «l'art dégénéré». Mais la guérilla s'obstine, et Dada n'en poursuit pas moins ses mauvaises actions à travers le surréalisme, le lettrisme, le situationnisme, tout en contestant tous les «ismes». Il n'y a pas de communauté dada. Partout où la bien-pensance suinte ou prêche, Dada surgit.
Rien de plus drôle que le procès intenté à Barrès, en 1921, pour «crime contre la sûreté de l'esprit». Breton est président du tribunal, Aragon est à la défense. Tzara n'est pas d'accord:
Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par Dada. Vous conviendrez avec moi que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que, par conséquent, les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance. 
La revue de Breton, «Littérature», nous apprend qu'au même moment l'accusé Barrès «discourait à Aix-en-Provence sur l'âme française pendant la guerre, devant de jeunes provinciaux qui écoutaient bouche bée l'académicien député de Paris».

"Gadgi beri bimba glandridi laula lonni cadori"

Deux procès qui feraient du bruit aujourd'hui ? Le premier contre Péguy, accusé d'être un exécrable poète. L'autre, en défense de Heidegger, sous prétexte qu'il a prononcé plusieurs fois le mot «dada» en voulant dire «oui» en russe. Ce grand criminel de pensée ne peut donc pas être présumé coupable. Contre toute morale, et au grand scandale de tous, Péguy serait donc condamné et Heidegger acquitté. De quoi justifier ce jugement de Courteline à l'époque: «Les dadaïstes sont des marchands de démence et des entrepreneurs de folie.»
Dada ne croit qu'à l'instant, et c'est pourquoi il est éternel. Ecoutez ce Hugo Ball, imperturbable: «Gadgi beri bimba glandridi laula lonni cadori...» Quel spectacle fait mieux à Paris? Comment mieux faire fuir un public servile? L'opération ne sera pas tentée, c'est dommage. Encore Tzara, en 1919:
Je n'écris pas par métier, et je n'ai pas d'ambitions littéraires. Je serais devenu un aventurier de grande allure, aux gestes fins, si j'avais eu la force physique et la résistance nerveuse de réaliser ce seul exploit: ne pas m'ennuyer. 
Ou Picabia : «Le bonheur, pour moi, c'est de ne commander à personne et de n'être pas commandé.»
Source : "le Nouvel Observateur" du 27 février 2014. 

zaterdag 22 maart 2014

Figure-phare des journalistes-écrivains, François Caviglioli était un conteur-né et a incarné le service Notre Epoque du "Nouvel Observateur".

Denis Demonpion, rédacteur en chef du service Notre Epoque
Je me souviens de François. De ses silences, de sa voix douce, de son œil ironique et amusé, toujours en alerte. Et surtout de ses angoisses irrépressibles quand on lui commandait un papier. C’était dans les années 70. Je débutais à "Paris Match".
Après un détour par la Belle Ferro, le café d’angle, au coin de la rue Pierre-Charron et François 1er près des Champs-Elysées, François disparaissait. Personne n’était vraiment inquiet car on savait que quand il réapparaîtrait - deux, trois quatre jours plus tard voire davantage -, mais toujours dans les temps, le papier serait là, carré, à la longueur requise et surtout d’une extraordinaire limpidité. Un plaisir de lecture.
Dès l’attaque, il prenait le lecteur par la main et ne le lâchait plus. L’esprit était au rendez-vous et le coup d’œil aussi. Car François savait s’attarder pour voir et observer, l’air facétieux, la comédie humaine et la part de tragique qui va avec. Aucun effet de style, ni de formules ampoulées dans ces écrits. C’était un conteur-né. Il n’est que de relire "Un voyage en France" paru en 1981 au Seuil, un petit bijou d’observation et d’écriture. Il faisait l’admiration de tous. Et il m’impressionnait.
Puis le temps a passé. Aussi quel privilège, quelle joie immense, après toutes ces années, de le retrouver au service Notre Epoque du "Nouvel Observateur". Elégant, toujours aussi affûté, fin et spirituel. Il ne craignait pas, à l’occasion, d’écrire à rebrousse-poil. Les cris d’orfraie poussés ici et là en réaction à ces partis pris le faisaient rire. François était un homme de qualité, d’une entière liberté. Et je l’aimais, pour ce qu’il était.

Peu après la mort de François Caviglioli, Jean Daniel, Doan Bui et Delfeil de Ton ont eux aussi écrit un texte d'hommage.
Jean Daniel : "François Caviglioli, une Grande Plume du journalisme"
Doan Bui : "On l'appelait 'Cavi'"
Delfeil de Ton : "Cavi, c’était super-plume"

Hubert Looser

Die Sammlung Hubert Looser ist eine von dem Schweizer Unternehmer Hubert Looser (*1938) zusammengetragene Sammlung mit Werken moderner und zeitgenössischer Kunst. Der Schwerpunkt liegt auf Schweizer, europäischen und US-amerikanischen Künstlern der 1950er bis 1970er Jahre.
Die Sammlung Hubert Looser zählt zu den herausragenden Privatsammlungen moderner und zeitgenössischer Kunst im Schweizer Raum, deren Schwerpunkte im Abstrakten Expressionismus, der Minimal Art sowie der Arte Povera zu finden sind. Die Anfänge der Sammlung reichen in die 1970er-Jahre zurück, als Looser sich mit dem Schweizer Surrealismus und Informel auseinandersetzte. Die kapitalen Akquisitionen erfolgten mit Pablo Picassos Sylvette-Skulptur in den frühen 1990er-Jahren, sowie Meisterwerken von Alberto Giacometti, Ellsworth Kelly oder Willem de Kooning. Der umfangreiche de Kooning-Bestand ist nicht nur das Epizentrum der Sammlung Looser, sondern auch der umfangreichste in der Schweiz. Zu den letzten Erwerbungen zählt eine surrealistische Papierarbeit von Arshile Gorky, die nochmals auf die Anfänge der Sammlungstätigkeit verweist.
Vertreten sind in der Sammlung, welche über die letzten 40 Jahre historisch gewachsen ist und heute ein internationales Profil aufweist, unter anderem Werke von Serge Brignoni, John Chamberlain, Eduardo Chillida, Lucio Fontana, Alberto Giacometti, Arshile Gorky, Gotthard Graubner, Philip Guston, Roni Horn, Jasper Johns, Ellsworth Kelly, Anselm Kiefer, Yves Klein, Lenz Klotz, Willem de Kooning, Yayoi Kusama, Brice Marden, Agnes Martin, Henri Matisse, Giuseppe Penone, Pablo Picasso, Arnulf Rainer, Mimmo Rotella, Robert Ryman, Marcel Schaffner, Sean Scully, Richard Serra, David Smith, Louis Soutter, Al Taylor, Richard Tuttle, Cy Twombly, Günther Uecker, Emilio Vedova, Fabienne Verdier oder Andy Warhol.
Als wichtigste Themen der Sammlung haben sich die malerische Geste, die Linie, das Prozesshafte, die Materialität, oder das minimalistisch Spirituelle sowie das mythisch Archaische in der Natur herausentwickelt.
Hubert Looser sieht das Kunstwerk keineswegs nur als privaten Besitz an, sondern vielmehr als Kulturgut, das eines öffentlichen Austauschs bedarf. So brachte er seine Sammlung in die 1988 gegründete Fondation Hubert Looser ein, um sie auch nach seinem Ableben zu erhalten und der Öffentlichkeit zugänglich zu machen. Als erster bedeutender Schritt in diese Richtung war 2012 auch die Ausstellung von Meisterwerken der Sammlung unter dem Titel „My Private Passion. Sammlung Hubert Looser“ im Bank Austria Kunstforum Wien zu bewerten. Zuvor waren Werke der Sammlung lediglich als Leihgaben an Museen entliehen worden bzw. in Loosers Wohnhaus in Zürich ausgestellt. Ab 2017 wird die bedeutende Sammlung als Dauerleihgabe in die Erweiterung des Kunsthauses Zürich einziehen. Bereits 2013 wird sie dort aber im großen Ausstellungssaal erstmals als Ganzes zu entdecken sein.


Fabienne Verdier 1962


Fabienne Verdier débute par un apprentissage de presque dix ans en Chine. Après des études à l'École supérieure des beaux-arts de Toulouse, elle a vingt ans dans les années 1980 quand elle décide de tout quitter et de partir en Chine pour tenter de comprendre, au contact des derniers grands peintres, encore traumatisés par la Révolution Culturelle la force et la souplesse du trait en peinture.
En Chine, elle partage un temps la vie spartiate des étudiants du Sichuan. Elle sera la camarade de classe du peintre Zhang Xiaogang. La République populaire qu'elle découvre ainsi de l'intérieur, entre la Révolution culturelle et la grande révolte des étudiants de 1989, est bien différente de la Chine dont elle rêvait. L'omniprésence et la surveillance constante du Parti ne facilitent pas les contacts qu'elle recherche : les lettrés versés dans les arts anciens, peintres, calligraphes, sculpteurs de sceaux, ne répondent plus aux normes du réalisme socialiste. À force de persévérance, elle poursuit donc son apprentissage et sa quête, tant artistique que philosophique. Elle quitte la Chine au bout de dix ans, enrichie de ce bagage, et écrit le récit de ce séjour publie en 2005 sous le titre "Passagère du silence: dix ans d'initiation en Chine" aux éditions Albin Michel.
Fabienne Verdier vit et travaille maintenant en France. Elle peint sur de grands châssis posés au sol avec de nouveaux outils qu'elle a confectionnés elle-même et qui lui permettent une approche nouvelle du trait et de la forme. Elle cherche à explorer les liens entre le mouvement, la matière et la force fondamentale de la gravitation.
Elle expose régulièrement ses œuvres en Europe. Elle est entrée dans de nombreuses collections, dont notamment le Centre Pompidou, le Musée Cernuschi à Paris ou encore la fondation H. Looser à Zurich.
Fabienne Verdier fait partie de l'exposition "The Art of Deceleration" au Kunstmuseum, Wolsfburg, Allemagne en 2012.
À l'invitation de Manfred Sellink et de Till Borchert, elle dévoile en mars 2013 une grande exposition au Musée Groeninge de Bruges dont Daniel Abadie est le commissaire. L'exposition d'un artiste contemporain dans les salles permanentes des collections d'un musée d'art ancien est une chose exceptionnelle, et Fabienne Verdier a conçu toutes les œuvres en réponse aux tableaux des Maîtres primitifs flamands du Musée. Elle est également exposée en 2013 à l'Hôpital Saint Jean de Bruges et à la Maison d’Érasme a Bruxelles.