Origine fantaisiste, ingrédients cachés ou faux arguments de santé… L’analyse de notre panier révèle de nombreuses tromperies sur les étiquettes.
Rien
n'oblige un industriel à préciser l'origine, bovine ou autre, de la
gélatine utilisée dans ses produits. Rien ne lui interdit non plus de
vendre du crabe sans crabe s'il précise "au goût" ou "à la saveur de",
aussi surprenant que cela puisse paraître.
L'association
Foodwatch est en guerre contre ces "tromperies légales" et ces
"arnaques sur l'étiquette". "Des réglementations laxistes ou
inexistantes en France et en Europe, ainsi que le laisser-faire des
responsables politiques favorisent ce contexte où le manque de
transparence et l'impunité sont les maîtres mots", résume-t-on dans l'ONG.
Avec son aide et celle de la start-up Siga ainsi qu'avec la base de données Open Food Facts, nous avons sélectionné quinze produits qui ne tiennent pas leurs promesses.
1. Du jambon de tradition en labo
"Offrir
des produits d'exception accessibles au plus grand nombre", c'est le
credo de la marque Labeyrie. Noble intention ! On trouve parmi eux le
jambon Pata Negra Grande Tradition. Sur le site de l'entreprise
familiale landaise devenue le groupe européen Labeyrie Fine Foods, on
salive : "Délicat et aromatique, il sera parfait pour vos entrées en
solo, en amoureux ou entre amis. Issu de porcs noirs élevés en plein air
dans les provinces de Badajoz et Caceres, le jambon Pata Negra Labeyrie
est affiné en Espagne pendant vingt-quatre mois selon un savoir-faire
traditionnel." "Charte d'Excellence" à l'appui. Le storytelling est
parfait.
Mais
l'étiquette, elle, laisse à désirer : on y trouve les additifs E252
(nitrate de potassium) et E250 (nitrite de sodium). Certes, les nitrates
et nitrites sont présents dans la plupart des charcuteries,
officiellement en tant que conservateurs pour éliminer botulisme,
listériose ou salmonellose. Mais ils sont aussi un moyen d'accélérer la
maturation de la viande : "Après trois mois, un jambon non nitré est
immangeable : il lui faut trois fois plus de temps pour devenir
véritablement un jambon", explique Guillaume Coudray, auteur de "Cochonneries. Comment la charcuterie est devenue un poison" (La Découverte).
"Les nitrates et nitrites sont donc des accélérateurs à bas coût, autour desquels l'industrie charcutière a construit tous ses processus de fabrication. Et elle refuse de revenir dessus."
Pire :
ces additifs sont classés "cancérogènes probables" pour l'homme par le
Centre international de Recherche sur le Cancer (Circ). "La recette,
conforme en tout point à la réglementation, est garantie par le
savoir-faire traditionnel espagnol ainsi que par une sélection
rigoureuse et un affinage naturel en caves", se défend-on chez
Labeyrie. La vraie tradition veut toutefois qu'on laisse les salaisons
et le temps faire leur office. C'est le choix opéré par les fabricants
de jambon de Parme en 1993, qui ont proscrit les additifs de leur
recette.
#Peta Negra Grande Tradition, Labeyrie
2. Des olives pas si provençales
Les
multiples références à la Provence qui figurent sur l'emballage ne sont
pas justifiées. Les olives de ce produit sont importées. "Et les herbes
de Provence vantées en gros caractères ne représentent que 0,1% du
produit", dénonce Foodwatch.
#Olives vertes dénoyautées à la provençale aux herbes de Provence, Tropic Apéro en Provence.
3. Tofu et méthylcellulose
Les
produits Sojasun, fabriqués par l'entreprise bretonne Triballat Noyal,
emblèmes du soja made in France sans OGM, ont leurs petits secrets. Que
trouve-t-on dans les steaks de soja aux petits légumes ? De la
méthylcellulose (E461), des fibres issues de végétaux qui donnent des
solutions très visqueuses une fois diluées dans l'eau. Et quel est
l'autre usage du E461 ? C'est le composant principal du faux sperme
utilisé dans l'industrie de la pornographie, qui apprécie son absence de
goût et d'odeur… Chez Sojasun, on explique :
"Elle est indispensable pour nos recettes végétales : comme nous excluons l'utilisation du blanc d'œuf, nous le remplaçons par ce gélifiant qui a les mêmes propriétés. Son incorporation est très faible (inférieure à 1 gramme dans les steaks végétaux)".
Bonne nouvelle : les études ne relèvent pas d'effets néfastes sur la santé.
#Steaks de soja petits légumes carottes, haricots verts, maïs, Sojasun.
(Anaïs Boileau pour "l'Obs")
4. Du foie gras joliment rosé
Si
vous n'avez pas abandonné le foie gras, en fervent défenseur de la
cause animale, choisissez-le bien ! Ce produit qui coûte tout de même
100 euros le kilo contient du nitrite de sodium comme un vulgaire
jambon. Cet additif, classé "cancérogène probable" par le Circ, est
destiné à rosir sa chair. Contacté, Fauchon nous a apporté la réponse
suivante :
"Suite à l'alerte de Foodwatch publiée l'année dernière, Fauchon a immédiatement mis en place une politique de suppression progressive des conservateurs dans ses foies gras. (...) Néanmoins, supprimer le sel nitrité dans le procédé de fabrication des foies gras n'est pas une décision anodine. Cela nécessite une adaptation profonde des procédés de fabrication, des recettes, ainsi que des tests tout au long du processus de fabrication.(...) Fauchon poursuit actuellement ses essais afin de permettre une suppression complète des additifs dès la fin 2019 pour les bocaux en verre et progressivement sur les autres conditionnements."
En attendant, vous devriez pouvoir en trouver un moins cher au même rayon, et sans nitrite, absolument inutile à la recette.
#Bloc de foie gras de canard du Sud-Ouest avec morceaux, Fauchon.
5. De l'eau dans le boudin
Deuxième
ingrédient de ces boudins blancs au porto : ni du porc, ni du porto, ni
du lait. De l'eau ! A laquelle on a ajouté des agents de texture :
amidon de maïs, amidon de pomme de terre modifié, protéines de lait.
Pourquoi tant de complications ? Kelly Frank, responsable scientifique
de l'association Siga, note :
"Comme dans un cordon-bleu, la viande hachée très menue est additionnée d'eau et d'ingrédients liants pour 'regonfler' le produit tout en réduisant la quantité de viande. Ils apportent dans le même temps du moelleux".
Et
pour donner du goût à l'ensemble quand les matières premières en
manquent, eh bien, on ajoute des arômes ! Dans le même supermarché,
préférez le boudin blanc de Rethel Reflet de France, sans ingrédients
dénaturés. Même s'il coûte près du double, "on ne peut pas faire mieux en termes de transformation" – et c'est Kelly Frank qui le dit.
#Boudins blancs au porto Carrefour.
6. Une bûche au goût d'additifs
De
la noisette ? C'est marqué en très gros sur la pochette, mais il y en a
bien peu dans la recette ! Elle ne représente que 2,1% de la bûche
(1,7% pour l'enrobage, 0,4% dans la crème glacée). Qui contient par
ailleurs quantité de matières qui ne figurent pas dans votre cuisine :
polyricinoléate de polyglycérol (E476), monostéarine (E471),
lactoglycérides (E472b). Kelly Frank, de chez Siga, observe :
"On compte plus de dix marqueurs d'ultra-transformation. Mais ce n'est pas propre à ce produit. Il est très difficile de trouver des bûches glacées bien formulées, même dans le haut de gamme".
La
consistance comptant autant que le goût, cette bûche contient au moins
sept agents de texture – lécithines, farine de graines de caroube, gomme
de guar…
Pourquoi
une telle débauche d'additifs ? "Chaque étage de la bûche est texturé
pour que les parties se tiennent sans se mélanger, qu'il n'y ait pas de
passage d'eau de l'une à l'autre."
Enfin,
sans surprise, à moins de 5 euros la bûche, les ingrédients à bas coût
dominent. Heureusement que ce n'est pas Noël tous les jours…
#Bûche chocolat noisette, Eskiss.
(Anaïs Boileau pour "l'Obs")
7. Une tisane trompeuse
Sous
la boîte de cette tisane est précisé – en tout petits caractères – que
ce sont les queues de cerise qui permettent de faciliter les fonctions
d'élimination de l'organisme. Mais cette affirmation ne repose sur rien.
Pour
l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui s'est
penchée sur le sujet en 2010, la consommation de queues de cerise ne
permettrait pas de faciliter l'élimination de l'eau par les
reins. Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez Foodwatch, fait
remarquer :
"Une promesse sans fondement scientifique, ça ressemble beaucoup à une intox".
Comme
le seraient 80% des allégations santé, selon la Direction générale de
la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(DGCCRF). Mais cette duperie est légale ! La présence de pamplemousse,
tant valorisée sur l'emballage, est également trompeuse : il y a à peine
1% de morceaux de fruit, et neuf fois plus d'arômes.
#Drainage et élimination pamplemousse, La Tisanière.
8. Du surimi sans homard
En
octobre 2018, Foodwatch s'est rendu sur le stand de l'industriel Coraya
au Salon international de l'alimentation avec une pétition de plus de
12.000 signatures intitulée : "Coraya au 'goût homard' ? Une arnaque au
goût amer !".
L'association
reproche à l'inventeur du surimi français de "suggérer une présence de
homard dans un produit qui n'en comporte pas la moindre trace". Et de le faire payer au consommateur :
"Ce produit coûte presque deux fois plus cher au kilo que le surimi Coraya 'l'Original', alors que leurs listes d'ingrédients sont quasi similaires, à l'exception du jaune d'œuf et des trois additifs utilisés dans le surimi 'Suprêmes au goût frais de homard'."
Cerise
sur le homard : le produit contient effectivement du glutamate
monosodique et des carraghénanes, utilisés pour le goût et la texture,
dont les effets sur la santé sont controversés. Légalement, Coraya est
dans les clous.
Mais
quand on lit sur le site de l'entreprise que les salariés interviennent
dans des établissements scolaires pour "transmettre leur expertise du
goût", léger malaise.
#Suprêmes au goût frais de homard, Coraya.
9. Une pâte à tarte chimique
Soyons
honnêtes : pour faire cette pâte à tarte, votre grand-mère devra
lourdement rééquiper sa cuisine. Oublier le beurre – la pâte Herta n'en
contient pas –, utiliser des huiles de palme, de colza et de tournesol
et leur faire subir une série de transformations : démucilagination
(chauffage de l'huile à 80°C, addition de 0,1% à 0,3% d'acide
phosphorique, passage dans un mélangeur rapide puis dans un contacteur
lent), neutralisation alcaline (addition d'une solution de soude,
mélange, séparation par centrifugation, lavages à l'eau, reséparation),
décoloration (grâce à un agent d'adsorption comme la silice),
désodorisation (par injection de vapeur d'eau dans l'huile chauffée à
haute température – de 180 °C à 240 °C – et sous un vide).
Finalement,
peut-être lui sera-t-il plus simple de prendre 300 grammes de farine,
d'y incorporer 150 grammes de beurre, d'ajouter un peu d'eau. Même si la
pâte ne repose pas, même si vous l'étalez grossièrement dans le moule
du bout des doigts, elle sera la meilleure de toutes. Sans compter qu'en
utilisant du beurre on ne contribue pas à la déforestation.
#Pâte à tarte brisée Trésor de grand-mère, Herta.
(Anaïs Boileau pour "l'Obs")
10. Les œufs ont un drôle d'air
Vous
privilégiez l'achat d'œufs de poules élevées "en plein air" ? C'est
bien… mais cette promesse, qui figure en grosses lettres sur certaines
boîtes, accompagnées d'illustrations bucoliques, ne garantit nullement
que les volailles ont picoré des journées entières dehors.
Le
cahier des charges impose que ces poules soient élevées dans des
bâtiments ayant un accès vers l'extérieur. Dehors, chaque poule doit
pouvoir disposer d'au moins 4 mètres carrés sur un terrain partiellement
couvert de végétation. Mais la présence de cet accès à un terrain
extérieur n'assure en rien que ces poules y vont régulièrement, ni dans
quelles conditions. L'association L214 déplore à ce propos :
"Parfois, le terrain est nu, sans arbres, sans buissons et elles n'en profitent pas pleinement, n'osant pas s'aventurer sur ces espaces mal adaptés".
Autrement
dit, il peut y avoir du plein air de plus ou moins bonne qualité – avec
des parcours enrichis ou non. Mais rien ne l'indique au consommateur.
Par
ailleurs, si ces poules de "plein air" bénéficient d'un éclairage
naturel, et de perchoirs, nids et litière, elles évoluent en intérieur
dans un espace où la densité maximale autorisée est de 9 poules au mètre
carré. Une densité similaire à celle en vigueur dans les élevages
standards où les volailles restent enfermées dans les bâtiments.
#Œufs de poules élevées en plein air, toutes les marques.
11. Des cookies sans gluten mais…
Quand un cookie est "sans gluten",
destiné à un public attentif à sa santé, on est en droit d'attendre un
effort particulier sur la qualité. Or celui-ci affiche dans la liste de
ses ingrédients un stabilisant, un humectant, un épaississant, un
gélifiant…
"60 Millions
de consommateurs" a relevé la présence de plus de dix additifs, dont du
diphosphate, un des additifs phosphatés pour lesquels l'Efsa relève des
effets néfastes sur la santé humaine. Sans compter que ces cookies sont
plus gras, plus sucrés et plus caloriques que la version normale de la
même marque.
Laure Kerneis, directrice marketing chez Nutrition et Santé (Gerblé, Céréal, Allergo…), justifie :
"Sans gluten, on change de farine et on perd en souplesse, en élasticité, en moelleux. Ce qui explique les différences. Mais nous améliorons sans cesse nos recettes sans gluten. Nous avons une équipe dédiée de recherche et développement de cinq personnes".
#Cookies cacao pépites de chocolat sans gluten, Gerblé.
12. Des yaourts aux additifs
Après
le tapage de Foodwatch, qui a épinglé les yaourts Yoplait à la gélatine
sans mention sur l'étiquette de son origine bovine, la marque a annoncé
retirer "définitivement" ce gélifiant de sa recette en 2019. On ne
saurait trop lui suggérer de supprimer également les additifs, notamment
ceux dont certaines études soupçonnent des effets néfastes sur la
santé, comme les carraghénanes et les édulcorants intenses que sont
l'aspartame et l'acésulfame K. La responsable scientifique de
l'association Siga, Kelly Frank, affirme :
"L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) n'écarte pas les risques pour la santé humaine liée à la consommation d'édulcorants. Il existe des corrélations entre absorption d'édulcorants et prise de poids, car le cerveau anticipe la prise de sucre et n'est pas satisfait. Les consommateurs ont ainsi tendance à consommer ensuite davantage de sucres."
Des observations qui valent pour la plupart des produits light.
#Panier 0%, Yoplait.
13. De Dijon, vraiment ?
"A la moutarde", "produit dans la région de Dijon", écrits bien visibles sur la bouteille de cette vinaigrette : tout est fait pour vous rassurer. Sauf que ce produit ne contient en réalité que très peu de moutarde – environ 0,7% – et… beaucoup d'eau. Quant au caractère bien de chez nous du condiment, il est là aussi très relatif. S'il est bien produit en Bourgogne, les graines de moutarde proviennent pour partie du Canada, comme le reconnaît la marque. Mais selon Foodwatch, c'est la grande majorité des graines utilisées pour la production française qui est importée.Amora n'est pas la seule marque à prendre ces libertés avec les terroirs. Tipiak commercialise des coquilles Saint-Jacques avec, sur l'emballage, la mention "à la bretonne". Or, selon Foodwatch, les noix en question ne proviennent pas nécessairement de Bretagne, ni même de France. Leur origine varie de la France à l'Amérique du Sud en passant par la Russie, suivant les lots. L'ONG a récemment épinglé aussi la viande des Grisons de la marque Aoste : alors que l'emballage indique "fabrication au cœur du canton des Grisons, en Suisse", l'origine de la viande utilisée est en réalité "UE ou hors UE".
#Vinaigrette à la moutarde Amora, produite dans la région de Dijon.
14. Avec ou sans antibios ?
Jambon Carrefour sans antibiotiques après la fin du sevrage. Sur
cette étiquette, c'est la mention "après la fin du sevrage" qui compte.
Ce cochon a bien reçu des antibiotiques, sur une courte durée certes,
mais de façon… automatique. Au moment du sevrage, c'est-à-dire au 42e
jour d'une vie qui dure 180 jours. Qu'arrive-t-il à ce moment-là ? Un
spécialiste développe :
"Quand il passe de l'alimentation lactée à l'alimentation solide, le porc doit refaire sa flore intestinale et a donc des diarrhées importantes. C'est pour accompagner cette transition qu'on lui donne des médicaments. Et en général, c'est la seule fois dans la vie d'un cochon d'élevage".
On
peut donc vendre un cochon "sans traitement antibiotique dès la fin du
sevrage"... sans rien changer. Supprimer totalement les antibiotiques en
revanche, suppose "un suivi plus individualisé, plus d'espace donné aux
animaux et de soin sur la transition alimentaire". Ce qui implique de
sortir de l'élevage intensif.
#Jambon Carrefour sans antibiotiques après la fin du sevrage.
15. Le sucre vous veut du bien
A première vue, un smoothie – cette boisson un peu plus épaisse qu'un jus de fruit lambda – a tout pour plaire au consommateur préoccupé par sa santé. Prenez le "super smoothie antioxydant" de la marque Innocent. A en croire ce qui est écrit sur l'emballage, difficile de trouver un produit plus sain : "riche en vitamine B2, B3, B6, C et E, grâce à des ingrédients comme l'herbe de blé ou les graines de lin", peut-on lire sur l'étiquette ! Sur un côté de la bouteille figure même ce slogan : "Un smoothie qui vous veut (5 fois) du bien". Alléchant.Mais derrière le discours marketing, la réalité est plus complexe. Si ce smoothie continent effectivement des ingrédients considérés comme antioxydants, cette boisson censée "renforcer notre organisme", a un gros défaut : elle est bourrée de sucre. Comme l'a récemment souligné "60 millions de consommateurs", sa teneur en sucre est ainsi supérieure à celle... d'un Coca-Cola !
Un verre de smoothie de 250 ml contient 27,5 g de sucres (contre 26,5 g pour un soda), ce qui est beaucoup trop, et loin d'être bénéfique pour notre petit corps dont la marque semble tant se soucier. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande, en effet, de ne pas dépasser la consommation de 25 g de sucres par jour.
#Super Smoothie antioxydant Innocent.
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