Pourquoi la Comédie-Française triomphe
Alors que la plupart des théâtres sont à la peine, la Comédie-Française enchaîne les succès et joue à guichets fermés. Rencontre avec son administrateur général, l’heureux Eric Ruf.
Il arrive qu’on croise rue des Martyrs un grand blond aux yeux de faïence bleue. Il marche à larges enjambées, perdu dans ses rêves, avec, sur le dos, un gros sac dont la bretelle est appuyée sur son front. Comment imaginer que ce quinqua barbu, un peu débraillé, est l’administrateur général de la Comédie-Française, nommé par le président de la République, et qui a rang d’ambassadeur ?
La table carrée de bois blanc sur laquelle il travaille en jette moins que jadis le bureau « ministre » de Pierre Dux. Eric Ruf dessine de somptueux décors pour ses camarades mais se moque du décorum. N’empêche qu’on a rarement senti la troupe aussi soudée autour de son administrateur. Il est vrai que la Comédie-Française enchaîne les succès. A l’heure où presque tous les théâtres privés et subventionnés connaissent une baisse de fréquentation, la Comédie-Française, petite entreprise de quatre cents personnes, ne connaît pas la crise.
« Le travail accompli sur le web pendant les périodes de confinement, travail de service public entièrement gratuit, a eu son importance mais elle est difficile à évaluer, explique Eric Ruf. On en est à 5 300 000 vues en deux ans. Aujourd’hui encore beaucoup de spectateurs, qui m’ont vu sur la web télé pendant les confinements, me remercient pour le travail fourni et me disent : “Bonjour, monsieur Ruf, c’est la première fois que je viens…” »
« Web télé quotidienne »
Ce théâtre, que beaucoup imaginent figé dans le conservatisme, s’est montré réactif et ouvert aux nouve
Cet article est réservé aux abo
Geen opmerkingen:
Een reactie posten