Après Lucas Dolega en 2011, après Rémi Ochlik
en 2012, une autre jeune figure du photojournalisme français est
tombée. C'est Camille Lepage. Son corps sans vie a été retrouvé mardi 13
mai dans la région de Bouar, en Centrafrique, vraisemblablement à la
suite d'un affrontement entre milices.
Elle n'avait que 26 ans,
mais Camille était déjà une photographe expérimentée. Installée
depuis deux ans au Soudan du Sud, avant migrer en Centrafrique en
septembre 2013, la journaliste collaborait avec de nombreux journaux – dont le "Nouvel Obs"
– et forçait l'admiration de ses collègues par son professionnalisme.
En sa mémoire, et pour rendre hommage à la qualité de son travail, voici
une compilation de ses photos en grand format, accompagnées des
témoignages de deux photographes qui l'ont côtoyée sur le terrain, Fred
Dufour et Michaël Zumstein.
''Je n'arrivais pas à lui donner d'âge''
"Je n'arrivais pas à lui donner d'âge",
appuie Fred Dufour, photographe pour l'AFP qui a également connu Camille
Lepage en Centrafrique. "D'un côté, il y avait son évidente jeunesse.
Et de l'autre son grand professionnalisme." Ci-dessus, l'aéroport de
Bangui, où environ 30.000 personnes menacées par les Seleka avait trouvé
refuge, le 8 décembre 2013.
(Camille Lepage pour Le Nouvel Observateur)
''Il y aura toujours des gens comme Camille''
Sur cette photo prise par son confrère
Sylvain Cherkaoui, Camille Lepage apparaît dans le stade Bonga Bonga de
Bangui, le 6 octobre 2013. Quelques mois plus tard, elle perdra la vie
au cours d'un reportage aux côtés des anti-balaka, sans doute victime
d'une embuscade. "Notre boulot, c'est d'aller partout", dit Fred Dufour.
"Ce sont les gens passionnés qui meurent. Ceux qui prennent des risques
pour montrer, pour dénoncer. On le fait par amour. Il y aura toujours
des gens comme Camille pour se révolter contre les injustices."
(AP Photo / Sylvain Cherkaoui)
Bangui, Centrafrique
Des chrétiens réfugiés dans un diocèse de
Bangui, le 18 novembre 2013. C'est à cette période que Michaël Zumstein
fait la connaissance de Camille, arrivée quelques semaines plus tôt.
"Elle a rapidement établi des contacts avec les anti-balaka et les
ex-rebelles de la Seleka", constate le photographe de
VU'. "Elle avait des numéros de téléphones, elle croisait les infos."
(Camille Lepage / Polaris / Starface)
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