En
1914 comme en 1940, puis en 1944, ils furent des centaines de milliers à
défendre ce drapeau tricolore qui n'était pas forcément le leur.
Dossier à lire dans "le Nouvel Observateur" du 10 juillet.
Venus d’Afrique, d’Asie ou d’ailleurs,
d’innombrables soldats étrangers ou indigènes de l’empire colonial ont
servi la France lors des deux guerres mondiales. Cette année, la
République a choisi de rendre hommage aux 80 pays ayant participé à la
Première Guerre mondiale en conviant des représentants de tous ces contingents à participer aux cérémonies du 14-Juillet.
De leur côté, l’historien Pascal Blanchard et le réalisateur Rachid Bouchareb signent une collection intitulée "Frères d’armes"
: cinquante portraits de ces personnages, célèbres ou inconnus, qui ont
combattu pour la France depuis un siècle, cinquante films documentaires
de 2 minutes diffusés tous les vendredis à 22h40 sur France 3.
"Le Nouvel Observateur" s’associe à cette démarche et ressuscite ce passé oublié en vous racontant, dans son numéro en kiosque le 10 juillet,
les histoires méconnues, enfouies dans notre mémoire nationale, des
tirailleurs sénégalais du Chemin des Dames, des "indigènes d'Algérie"
dans les tranchées, des Chinois enterrés dans la Somme, des 100.000
Polonais de l'Armée bleue, et des soldats noirs massacrés de 1940.
Des histoires comme celles de Léopold Sedar Senghor,
Addi Bâ Mamadou, Do Huu Vi..., ou encore une rencontre à Casablanca avec
Hammou Moussik, 96 ans, un Marocain qui a libéré la Corse, débarqué en
Provence, occupé l'Allemagne et combattu en Indochine, au service de la
France...
Addi Bâ Mamadou (1911-1943), le Guinéen fusillé
Né en Guinée, Addi Bâ Mamadou arrive en France comme
cuisinier à vingt ans. En septembre 1939, il s’engage malgré sa petite
taille (1,55 mètre) et est affecté au 12e régiment de tirailleurs
sénégalais. Il est fait prisonnier le 18 juin 1940, assiste à
l’exécution de plusieurs Africains par les Allemands, s’évade et
se réfugie dans les Vosges. C’est là, en mars 1943, qu’il cofonde le
camp de la Délivrance, un regroupement de réfractaires au STO (service
du travail obligatoire). Mais ses activités sont dénoncées. Le camp est
évacué en catastrophe en juillet 1943. Addi Bâ Mamadou est arrêté par
les Allemands, blessé par un tir de mitraillette alors qu’il tentait de
s’enfuir et incarcéré à la prison d’Epinal. Il est fusillé le 18
décembre 1943.
Do Huu Vi (1883-1916), de Saïgon à la Somme
Fils d’un riche mandarin de Cholon près de Saigon, en
Indochine française, Do Huu Vi entre à l’Ecole spéciale militaire de
Saint-Cyr en 1904. Quatrième Indochinois à porter le casoar,il décroche,
en 1911, le brevet de pilote délivré par l’Aéro-Club de France.
Réinstallé en Indochineau moment où la guerre de 1914-1918 éclate, il
demande à rejoindre la France et participe à de nombreux vols de
reconnaissance. En avril 1915, il est victime d’un accident à
l’atterrissage. Bras gauche cassé, mâchoire et base du crâne fracturées,
neuf jours de coma, il ne peut plus piloter mais souhaite revenir dans
l’infanterie et obtient le commandement d’une compagnie dans la Légion
étrangère. Il est tué le 9 juillet 1916 dans la Somme.
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